ALLIANCE INTERNATIONALE DES RÉCUPÉRATEURS

L'Alliance Internationale des Récupérateurs est une union de organisations de récupérateurs représentant plus de 460 000 travailleurs dans 34 pays.
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Written by Asso Amelior

Region

Country France

juillet 20, 2015


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http://amelior.canalblog.com. 06/08/2015

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CP de l’association AMELIOR à l’occasion de son prochain marché des biffinEs, le mercredi10 juin 2015 de 7h à 20h sous la halle du marché Croix de Chavaux (Montreuil)

Ce marché de l’occasion et de la récup’, n’est pas une brocante ni un vide-grenier. Quoi qu’il propose à peu près les mêmes produits, de la perle rare chinée aux objets du quotidien de seconde main, il est tenu par des professionnelLEs de la récup informelle, les biffinEs. Ces descendanEs des chiffonnierEs pratiquent, comme eux, le tri et la récupération à la source, réduisant les déchets des consommateurs en récupérant par leurs propres moyens, toute l’année, une partie de ce qu’ils mettent à la poubelle, et qui est encore utilisable ou valorisable. Leur situation actuelle est cependant différente, tant la crise économique a décuplé le nombre de personnes ayant besoin de recourir à la biffe, et tant la réponse à ce problème est, en Île-de-France, inexistante, centrée uniquement sur la répression, l’envoi de police et de camion-bennes qui ne peuvent que déplacer le problème tout en aggravant les dépenses publics tout en appauvrissant les plus démunis. Ainsi, chasséEs de villes qui ne leur proposent aucune solution décente, vivant pour la plupart sous les seuils de pauvreté, souffrant de mal-logement et d’autres nombreux facteurs d’exclusions (chômage longue durée, handicap, absence de papiers….), les biffinEs sont très souvent contraints de vendre comme ils le peuvent, où ils le peuvent, «à la sauvette», dans des espaces non prévus pour cette activité, et qui pâtissent de cette occupation sauvage. Nuisances, conditions de travail indécentes et répression policière aggravent la précarité de la situation tout en renforçant les tensions avec les riverains et les autorités.

Or notre marché, s’il n’est ni une brocante, ni un vide-grenier, n’est pas non plus un marché à la sauvette, et encore moins l’organisation du recel ou de la misère. Il se veut un moyen de lutter contre la pauvreté, une alternative à ces pratiques contraintes, désespérées parfois, auxquelles les biffinEs sont à proprement parler abandonnés, dans un véritable déni de responsabilité inquiétant de la part des pouvoirs publics. L’alternative que nous proposons s’oppose à cette criminalisation de la pauvreté et à l’absence de dialogue social; elle propose une alternative pensée par les intéresséEs, dans un souci d’ouverture et de solidarité. En effet, c’est grâce à l’engagement courageux de biffinEs excluEs, refusant de considérer la misère et l’illégalité comme des fatalités, désireux de travailler dignement et de s’en sortir par eux-mêmes, qu’un espace comme celui-ci a pu être ouvert. Notre présence collective sur la voie publique, dans une halle municipale, est légale, elle le fruit d’un accord et d’un travail commun avec les services de la Ville de Montreuil. Les biffinEs qui y vendent sont membres de l’association, adhèrent et cotisent annuellement, se réunissent pour s’organiser et militent pour la reconnaissance de leurs droits de travailleurs et de citoyens, pour la plupart éligibles aux aides sociales. Sur le marché, le travail est commun et autogéré: si chaque biffin vend pour son compte sa propre récup’, il participe de la bonne tenue du marché, veille à l’ordre des emplacements, à la propreté des lieux. ChacunE paye sa place à un prix proportionnel à ses moyens, et les revenus par là dégagés sont réinvestis dans l’organisation associative des marchés. Ainsi, chacunE aide l’autre à bénéficier de cette œuvre collective – et cela inclut le public d’acheteurs, qui bénéficie de la mise sur le marché de produits d’occasion à bas coût, et d’une animation de l’espace public, solidaire et créatrice de lien social.

Lien social qui ne peut perdurer de manière saine que dans des espaces accueillants, régulés et prévus à cet effet, en continuité avec un travail social nécessaire. Il y a là des responsabilités à assumer, qui sont aussi des choix de société à faire. Car lutter contre la pauvreté par le travail, lutter contre l’exclusion par l’échange et la rencontre sur une voie publique dont les marchés ont toujours été le cœur, c’est aussi renouer le lien aujourd’hui perdu entre économie, social et écologie.

Nous, biffinEs, acheteurs et soutiens, citoyenNEs et associations solidaires, demandons aux pouvoirs publics la reconnaissance de la légitimité des marchés d’économie populaire des récupérateurs, leur pérennité et leur développement à Paris et en île de France.

premiers signataires: Association Aurore – Association Sauve qui Peut (biffins de la porte Montmartre) – Bouq’Lib’ – Collectif 3R (Réduire, réutiliser, recycler) – Association Filles du Facteur- La Débrouille – Jean Baptiste Eyraud, DAL- Le 115 du Particulier – RecupCrea // UpCycly (Valorisation collaborative des déchets et sensibilisation à l’environnement) – Juan Grabois (Argentine) Movimiento de Trabajadores Excluidos ,Confederación de Trabajadores de la Economía Popular ,Encuentro Mundial de Movimientos Populares – Lucia Fernandez (Uruguay) WIEGO (Femmes dans l’emploi Informel: Globalisation et Organisation)..

Plus d’infos : http://amelior.canalblog.com – assoamelior@gmail.com- FB Association Amelior- 06 27 89 32 22