ALLIANCE INTERNATIONALE DES RÉCUPÉRATEURS

L'Alliance Internationale des Récupérateurs est une union de organisations de récupérateurs représentant plus de 460 000 travailleurs dans 34 pays.
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Posted by
Written by Adama Soumaré

Region

Country Sénégal

décembre 26, 2016


La décharge publique d’ordure de Mbeubeuss a encore pris feu. En 2012 c’était le village de Gouy-gui qui avait été la proie des flammes et de gros dégâts ont été notés. Mais ce jeudi 22 décembre 2016 l’incendie a fait des ravages énormes et de l’avis unanime des récupérateurs-trices cela ne s’est pas vu depuis qu’ils/elles travaillent dans la décharge. C’est dire que depuis 1968 un tel désastre n’a pas eu lieu. Tout le village de Baol, deuxième secteur de la décharge et le plus grand s’est consumé.

Foyer qui continue à bruler.

Les conséquences sont énormes. À ce jour 3 personnes dont une femme, ont perdu la vie et d’autres sont portées disparues. La présidente du comité local de développement de Malika et conseillère municipale, rencontrée sur les lieux, le visage triste et abattu, n’arrive pas à retrouver son petit frère qui travaille et passe la nuit dans la décharge. Femmes, hommes et jeunes étaient déboussolé (es) et ne savait pas quoi faire, pour l’instant, face à ce catastrophe.

Selon Harouna Niasse, secrétaire général de l’association des récupérateurs-trices, Bokk Diom, le secteur a pris feu subitement et a surpris ses collègues. Ces derniers n’ont presque pas pu évacuer leurs butins entassés dans les lieux et prêts à être écoulé chez les acheteurs ou revendeurs. C’est le cas de Mbaye Fall, membre du comité directeur de Bokk Diom qui a perdu 20 tonnes de matières plastique et de Tabaski Ndiaye, l’un des plus grand récupérateurs de ferrailles de la décharge qui a, aussi perdu les deux tiers (2/3) de ses produits.

Hroua Niasse, Secrétaire général de Bokk Diom et Tabaski Ndiaye sur les cendres.

Les origines de l’incendie restent encore inconnues. Ce qui n’empêche pas certains récupérateurs de mettre en cause l’Unité de coordination et de gestion des déchets (UCG) mis en place par l’Etat du Sénégal. Ils accusent cette dernière d’avoir des pratiques irrégulières en favorisant certaines personnes par le fait de créer de mini plateformes de dépôts d’ordures dont la gestion est incontrôlée. Car les bénéficiaires de ces sites mettent souvent le feu aux ordures qui crée des foyers favorables à déclencher des incendies.

Au courant de cette calamité, Monsieur Momar Talla GADIAGA, maire de la commune de Malika, accompagné des conseillers (ellères) municipaux (ales) s’est dépêché sur les lieux pour constater cette calamité et apporter son soutien aux récupérateurs (trices). Touchés par le comportement de l’édile de la ville, les récupérateurs l’ont accueilli à leur siège, la Maison Communautaire de Mbeubeuss, pour échanger avec lui et lui rendre compte de la situation. Au nom de la commune, le maire a remis à l’association un don alimentaire et un appui financier substantiel pour les réconforter mais aussi en leur recommandant de s’organiser pour mieux évaluer les dégâts et trouver un huissier pour faire le constat.