ALLIANCE INTERNATIONALE DES RÉCUPÉRATEURS

L'Alliance Internationale des Récupérateurs est une union de organisations de récupérateurs représentant plus de 460 000 travailleurs dans 34 pays.
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novembre 03, 2020

Translated by Dico


Le lundi 15 juin 2020, il s’est tenu la première cyber-réunion en vue de constituer le Comité consultatif de crise COVID de GlobalRec, et ce, auprès de l’Alliance mondiale des récupérateurs de matériaux, et les représentants de 13 pays des 5 continents y ont participé. Ensemble, ils se sont concertés pour orienter l’organisation de leur mouvement mondial.
Les représentants de chaque réseau, pays ou organisation ont abordé leur situation actuelle en cette période de crise due à la pandémie de COVID-19. Ils ont également évoqué des problèmes que connaissent d’autres régions ou pays non représentés à la réunion.
Ils ont examiné des possibilités d’actions mondiales et entamé le dialogue et le processus pour traiter les questions de représentation dans le contexte d’une prise de décision démocratique suffisante. Pour poursuivre le débat, le groupe s’est proposé d’organiser des dialogues au sein de leur mouvement national, par pays, ainsi qu’au sein du Réseau latino-américain, qui représente toute l’Amérique latine et les Caraïbes.
Alors que les temps présents sont ceux d’une crise profonde pour les récupérateurs de matériaux, il convient de noter également que, s’ils sont unis et organisés, ce peut être pour eux un moment opportun pour agir et faire en sorte qu’il se trouve aucun recycleur dans le monde sans un salaire décent!
Une série d’appels déjà programmés permettront de développer le processus d’organisation de ce mouvement mondial.

Bâtir un mouvement mondial

« Il n’y a pas de récupérateurs de matériaux de première ou de deuxième classe, mais il y en a qui sont plus vulnérables que d’autres. Ceux qui ne bénéficient pas de structure organisationnelle sont les plus vulnérables. Nous devons faire entendre la voix des récupérateurs de matériaux à l’échelle mondiale. »
Nohra Padilla (ANR, Bogota, Colombie)

Les membres et alliés de l’Alliance mondiale des récupérateurs de matériaux (GlobalRec) sont bien conscients de la dimension mondiale de la pandémie et de la crise économique qui en découle. Pour la première fois, les récupérateurs de matériaux et les autres acteurs des chaînes d’approvisionnement informelles en déchets du monde entier, de la Colombie à l’Indonésie, sont confrontés aux mêmes problèmes et défis. Cette pandémie nous oblige à penser et à agir à la fois à l’échelle mondiale et locale. En ces temps d’éloignement physique, nous devons renforcer les solidarités sociales par-delà les frontières, et faire en sorte que les mouvements mondiaux de récupérateurs sortent de cette crise plus forts et plus solides.
C’est pourquoi nous avons amorcé un nouveau processus organisateur en en vue de constituer un Comité consultatif mondial, afin de pouvoir réfléchir collectivement, lancer des idées porteuses, sur deux enjeux clés :

  • La nécessité de continuer à travailler comme récupérateurs de matériaux, même si les pouvoirs publics localement le découragent, sans compter les cas où ils l’interdisent et le répriment. Notre travail s’est révélé un service public essentiel par lequel nous subvenons aux besoins de nos familles. Mais, par notre service, nous payons la santé publique et, grâce à nos produits, nous payons également l’emballage des denrées de la chaîne alimentaire dans nos communautés environnantes.
  • Il est nécessaire d’accompagner de nombreuses organisations de récupérateurs de matériaux, qui ont besoin de de fonds de soutien de types divers, afin qu’ils puissent poursuivre leur travail en cette période de crise. Certaines organisations se servent de différentes plateformes pour solliciter des fonds. Un certain nombre d’ONG partenaires font de même, et d’autres seraient peut-être prêtes à le faire, si nous pouvions organiser et coordonner de tels efforts par le truchement de l’Alliance mondiale des récupérateurs de matériaux.

« Depuis l’éclosion de la COVID-19, nous faisons face à de nouveaux problèmes du fait qu’il n’y a plus d’intermédiaires auxquels vendre les matériaux. Les récupérateurs ne font que les stocker et ont très peu d’argent pour survivre. Le ministère est passé avant la COVID-19, puis il a disparu. La situation était mauvaise avant, elle est pire maintenant. »
Aicha Ba, Bokk Diom (secrétaire générale du Comité des femmes, Dakar, Sénégal)

L’accès aux déchets est devenu un défi mondial par suite de la crise due à la COVID-19. L’industrie du recyclage est presque fermée. Au Bangladesh, par exemple, la secrétaire général du syndicat des récupérateurs de matériaux, Morium Begum, une mère célibataire de trois enfants, a signalé que, depuis 4 mois, les autorités ne permettent pas à personne d’accéder à la décharge si bien que les récupérateurs ne peuvent pas se pourvoir en plastique, bouteilles ou métal, ce qu’ils récupèrent ordinairement. Au lieu de prendre un repas 3 fois par jour, ils ne prennent plus qu’un et ils sont affamés. Les autorités responsables de la décharge ont démoli 300 ateliers de ferrailleurs, provoquant du coup l’effondrement de la chaîne de recyclage.

Participants à l’appel

« Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes en ce moment. Avant, nous pouvions travailler avec de nombreux matériaux, mais, aujourd’hui, ce n’est plus possible; de nombreux matériaux n’ont plus de valeur due à la crise de COVID-19. »
Johnson Doe (Association des récupérateurs de la décharge de Kpone, Accra, Ghana)

  • Landon Hoyt. The Binner’s Project (Vancouver, Canada)
  • Ana de Luco. Sure We Can (New York, USA)
  • Aicha Ba. Bokk Diom (Dakar Senegal)
  • Pris Polly and William. IPI (Jakarta, Indonesia)
  • Morium Begum. Bangladesh Waste Picker Union (with Maksud Grambangla support) (Dhaka, Bangladesh)
  • Alessandro Stillo. Rete ONU (Italy)
  • Samuel Le Coeur. Amelior (Montreuil, France)
  • Jacqui Flores y Sergio Sánchez. FACCyR (Buenos Aires, Argentina)
  • Silvio Ruiz Grisales. ARB (Bogota, Colombia) Red Lacre secretariat
  • Nohra Padilla. ANR (Bogota, Colombia)
  • Alex Cardoso. MNCR (Porto Alegre, Brasil)
  • Soledad Mella. MNRCh (Santiago de Chile, Chile) Red Lacre secretariat
  • Nalini Shekar. Alliance of Indian Waste-pickers (Bengaluru, India)
  • Johnson Doe. Kpone Landfill Organization (Accra, Ghana)