ALLIANCE INTERNATIONALE DES RÉCUPÉRATEURS

L'Alliance Internationale des Récupérateurs est une union de organisations de récupérateurs représentant plus de 460 000 travailleurs dans 34 pays.
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janvier 11, 2024

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L’Alliance Internationale des Récupérateurs (Alliance) a marqué le premier anniversaire de sa Constitution et en a profité pour présenter sa vision d’une transition juste pour les récupératrices·eurs de matériaux dans le cadre du Traité de l’ONU sur le plastique. L’événement, qui a eu lieu aujourd’hui à Nairobi, au Kenya, a réuni des représentants d’organisations de récupératrices·eurs de 34 pays, ainsi que des alliés issus du milieu syndical, universitaire et gouvernemental.

En clair, cet événement, au regard de la participation des alliés provenant de diverses organisations, y compris des syndicats, a bénéficié d’une forte mobilisation. Parmi les participants figuraient des membres délégués du Pakistan, du Chili, de la Colombie, de la Norvège, de l’Uruguay, des États-Unis d’Amérique, de l’Allemagne et de la Belgique.

Cet événement a eu lieu grâce au soutien de nos partenaires UNICATADORES, WIEGO et University of St Andrews, ainsi qu’à l’hospitalité généreuse de l’ambassade du Brésil, en particulier de l’ambassadeur du Brésil, Silvio Alburquerque, et de l’ensemble du personnel de l’ambassade.

Voir la vidéo.

Pietro Luppi, Babra Weber, Severino Lima Jr et Silvio Alburquerque lors de la présentation
Pietro Luppi, Babra Weber, Severino Lima Jr et Silvio Alburquerque lors de la présentation

Mise en évidence : le rôle essentiel des récupératrices·eurs de matériaux

Lors d’un discours devant l’assemblée, Lucia Fernandez, secrétaire générale par intérim de l’Allinace, a souligné le rôle vital que jouent les récupératrices·eurs de matériaux dans les systèmes de gestion des déchets du monde entier. « Les récupérateurs de matériaux, hommes et femmes, constituent la colonne vertébrale de la gestion des déchets dans de nombreux pays », a-t-elle déclaré. « Nous faisons la collecte, le tri et le recyclage de millions de tonnes de matériaux chaque année, évitant ainsi qu’ils ne finissent dans les décharges ou dans les océans. »

Malgré leur contribution essentielle, les récupératrices·eurs de matériaux sont souvent en butte à la marginalisation, à la discrimination et à des conditions de travail dangereuses. L’Alliance appelle à une transition juste qui, parce que juste, assure aux récupératrices·eurs de matériaux la reconnaissance de leur travail, des conditions de travail décentes et l’intégration dans les systèmes formels de gestion des déchets.

Silvio Alburquerque, Lucia Fernandez, Harouna Nias et Kulsum lors de la présentation
Silvio Alburquerque, Lucia Fernandez, Harouna Nias et Kulsum lors de la présentation

Vision d’une transition juste

La vision qu’a l’Alliance d’une transition juste s’articule autour des éléments clés suivants :

  • Reconnaissance des récupératrices·eurs dans les cadres informels et coopératifs selon les réglementations, les normes, les politiques et les lois nationales, provinciales et municipales
  • Inscription universelle des récupératrices·eurs et autres travailleurs des chaînes de valeur du plastique
  • Transparence, supervision et adaptation
  • Participation directe aux processus d’élaboration et de mise en œuvre des politiques et à l’avancement en la matière
  • Protections et garanties sociales et du travail
  • Rémunération équitable, salaires décents et moyens de subsistance durables
  • Formalisation et renforcement des efforts d’organisation
  • Renforcement des capacités et recyclage/mise à niveau des compétences et technologies adaptées
  • Meilleure gestion des matériaux

L’Alliance lance aux gouvernements, aux organisations internationales et aux entreprises un appel pour qu’ils adoptent à l’égard de la transition juste une approche qui assure que les récupératrices·eurs de matériaux ne font pas les frais de la transition vers l’économie circulaire.

« Nous ne pouvons pas résoudre la crise qu’est la pollution plastique sans reconnaître les contributions vitales des récupérateurs de matériaux, hommes et femmes », a déclaré Severino Lima Jr, UNICATADORES, du Brésil. « Nous appelons à une transition juste qui nous intègre aux processus décisionnels, nous offre une protection sociale et investit dans nos moyens de subsistance. »

L’Alliance appelle tous les États membres à promouvoir une transition juste à l’égard des récupératrices·eurs de matériaux dans le cadre du Traité de l’ONU sur le plastique. « Nous exhortons les gouvernements, les entreprises et les particuliers à faire preuve de solidarité en se tenant à nos côtés », a déclaré Harouna Niass, de Bokk Diom, du Sénégal. « Ensemble, nous pouvons créer un avenir durable qui intègre tout le monde. »

Déclarations de récupératrices·eurs de matériaux et de délégués d’États membres

Délégués de récupératrices·eurs de matériaux :

  • Severino Lima Jr, UNICATADORES (Brésil) : « S’il n’y avait pas de récupérateurs de matériaux, le monde serait envahi d’ordures. Le recyclage sans la récupération de matériaux, cela ne vaut rien. Si vous mettez en place un système de collecte des déchets sans tenir compte des recycleurs, cela ne vaut rien. »
  • John Chewya, KeNaWPWA (Kenya) : « À tous les récupérateurs présents, hommes et femmes, je voudrais dire que cet événement nous fait honneur et qu’elle nous rappelle tout le travail que nous avons accompli. Cet événement devrait nous rappeler que nous sommes des héros dans ce monde. Il n’y a pas que les gens que nous voyons dépeints dans les médias comme étant des protecteurs de cette terre. Nous avons été et sommes encore ces héros historiques qui n’ont pas été suffisamment reconnus. »
  • Kulsum, secrétaire général de la West Bank of Bangladesh : « Je suis ici pour affirmer que nous, les récupérateurs de matériaux, ne protégeons pas seulement nos communautés, nous nettoyons également nos rues, nous assainissons nos villes et nous assurons l’avenir de la Terre. Pourtant, nombreux sont ceux qui, dans la société, nous méprisent encore, qui ne voient pas que nos services sont essentiels et que nous sommes à l’origine des solutions de dépollution des déchets et au problème du plastique. »
  • Pietro Luppi, Rete ONU (Italie) : « Nous devrions, à l’initiative du gouvernement, participer à l’élaboration des politiques et à la mise en place de l’économie circulaire. »
  • Barbra Weber, Ground Score (États-Unis) : « Les gouvernements devraient suivre les tendances du marché du travail et en faire état afin de s’assurer que toute mesure de requalification ou de renforcement des capacités portera ses fruits à long terme; et il devrait rendre compte des résultats des efforts de reconversion. »

Déclarations des délégués des États membres :

  • Valentina Sierra, représentante du gouvernement de l’Uruguay : « Dans l’intérêt des régions d’Amérique latine et des Caraïbes, nous prenons en compte votre contribution et élaborons une proposition de groupe sur la transition juste. »
  • Erlend Arneson Haugen, représentant de la délégation norvégienne : « Je voulais également attirer votre attention sur un rapport intitulé « Just Transition for the Informal Sector » (une transition juste pour le secteur de l’informel), sous la thématique du plastique, commandé par la Norvège et élaboré par ONU-Habitat et l’Institut norvégien de recherche sur l’eau, dans lequel il est fait expressément mention du rôle des récupérateurs de déchets dans l’économie du recyclage. »
  • Le Dr Zaigham Abbas, représentant du gouvernement du Pakistan : « Au Pakistan, nous avons beaucoup de récupérateurs, beaucoup, et ils font la collecte des matériaux, en particulier des bouteilles en polyéthylène, la matière première des entreprises qui s’en servent pour fabriquer des fibres discontinues. Tout le mérite en revient donc aux récupérateurs de matériaux, qui jouent un rôle important dans notre société en protégeant notre environnement et en préservant les ressources récoltées des déchets et mises à la disposition des entreprises. »
  • Macarena Quesada, de la délégation chilienne : « Au Chili, nous reconnaissons ce travail et nous souscrivons à ce que vous avez dit. »
  • Andrés Duque Solís, délégué de la Colombie : « Nous vous avons donc entendu très clairement, votre appel de vous inclure nommément en tant que récupérateurs de matériaux dans le règlement. »
  • Claire Romano, représentante du gouvernement américain : « Le gouvernement des États-Unis est très favorable à une transition juste dans le cadre de ce traité. »
Événement « S’unir au service d’une transition juste » le 15 novembre 2023  Ambassade du Brésil INC-3
Événement « S’unir au service d’une transition juste » Ambassade du Brésil à Nairobi INC-3

Vision de l’Alliance d’une transition juste pour les récupératrices·eurs de matériaux dans le cadre du Traité de l’ONU sur le plastique

Vision de l’Alliance d’une transition juste pour les récupératrices·eurs de matériaux dans le cadre du Traité de l’ONU sur le plastique Page couverture du rapport

Dans son exposé de position sur une transition juste pour les récupératrices·eurs, l’Alliance énonce les mesures essentielles à prendre si l’on veut s’assurer que la transition vers une économie circulaire du plastique est équitable et solidaire de tous les travailleurs, en particulier des récupératrices·eurs de matériaux. Ces mesures consistent notamment en ceci :

  • Reconnaître et formaliser le rôle des récupératrices·eurs de matériaux dans le système de gestion des déchets plastiques
  • Assurer aux récupératrices·eurs de matériaux une protection sociale et des conditions de travail décentes
  • Investir dans la formation et le renforcement des capacités des récupératrices·eurs de matériaux
  • Faire en sorte que les récupératrices·eurs ont leur mot à dire dans la conception et la mise en œuvre des politiques et des programmes de gestion des déchets plastiques

Les récupératrices·eurs de matériaux sont essentiels au système mondial de gestion des déchets plastiques. Leur travail, qui consiste à faire la collecte et le tri des matériaux recyclables, contribue à réduire la pollution et à préserver les ressources. Cependant, les récupératrices·eurs travaillent souvent dans des conditions dangereuses et se voient refuser les droits fondamentaux du travail.

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