ALLIANCE INTERNATIONALE DES RÉCUPÉRATEURS

L'Alliance Internationale des Récupérateurs est une union de organisations de récupérateurs représentant plus de 460 000 travailleurs dans 34 pays.
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Résolution 4 : sur la Responsabilité élargie du producteur (REP)

Publication year: 2024

Le 1er Congrès électif prend acte :

Nous comprenons que les grandes entreprises sont les principaux acteurs de la pollution dans le monde et qu’elles sont responsables de leur mode de production et de l’impact qu’elles exercent sur l’environnement, le changement climatique et la vie des personnes les plus démunies de la planète.

Les déchets augmentent et comprennent de plus en plus de matériaux non recyclables, non réutilisables et difficiles à gérer, ce qui fait qu’il est difficile pour les municipalités de financer de manière adéquate la gestion des déchets. En n’assumant pas la responsabilité financière de leurs matériaux, les producteurs externalisent les coûts de leurs produits, ce qui encourage la production accrue de déchets nocifs.

L’augmentation de la production de déchets et le financement inadéquat de la gestion des déchets créent des injustices environnementales qui affectent le plus nos communautés. La REP est de plus en plus considérée comme une solution à ces problèmes, mais elle peut aussi menacer les moyens de subsistance des récupérateurs·rices si elle n’est pas bien conçue.  

Observation : Les récupérateurs·rices et autres travailleurs informels de l’environnement sont le plus souvent exclu·e·s de la planification et de la mise en œuvre de la REP ;
Observation : Les récupérateurs·rices ne sont pas reconnu·e·s pour leur rôle dans les systèmes de REP existants.
Observation : Les systèmes de REP existants ne rémunèrent pas équitablement les travailleurs, manquent de mandats d’inclusion et favorisent la privatisation et la consolidation de l’industrie des déchets.
Observation : Malgré les difficultés rencontrées par les récupérateurs·rices, des systèmes de REP bien conçus peuvent créer et améliorer les opportunités pour les récupérateurs·rices et les autres travailleurs de l’économie informelle.

Nous sommes conscients que la REP peut contribuer à la protection de l’environnement et à la création d’emplois décents dans le domaine de la gestion des déchets. Nous comprenons également que cette question est débattue depuis plus de six ans par les membres fondateurs de l’Alliance Internationale des Récupérateurs, qui ont développé un accord de principe commun et mené des recherches sur le sujet. Le monde entier est obligé de reconnaître le rôle fondamental des récupérateurs·rices dans la réduction de l’impact des plastiques et, par conséquent, il ne peut y avoir de système de REP juste et efficace, socialement et écologiquement responsable, s’il ne travaille pas en partenariat avec les récupérateurs·rices et leurs organisations.

Considérant que plusieurs pays s’orientent actuellement vers la Responsabilité élargie du producteur sur la base d’approches d’économie circulaire, de sorte que les entreprises assument la responsabilité des déchets qu’elles placent sur le marché afin de réduire les impacts environnementaux générés, mais que, dans de nombreux cas, elles ne tiennent pas compte du travail des récupérateurs·rices et cela se transforme en une source d’enrichissement pour les entreprises privées.

Il est résolu :

  1. Maintenir notre position sur la Responsabilité élargie du producteur, et renouveler notre engagement en tant qu’Alliance Internationale des Récupérateurs.
  2. Élaborer des modèles de législation inclusive en matière de REP.
  3. Soutenir des campagnes actives en faveur d’une telle position, en cherchant à encourager de plus en plus d’organisations et d’organismes à l’adopter.
  4. Transmettre les valeurs de ce positionnement dans toutes les interventions publiques et privées en tant qu’Alliance Internationale des Récupérateurs.
  5. Soutenir activement les initiatives locales visant à promouvoir les lois sur la Responsabilité élargie du producteur.
  6. Conseiller sur les négociations relatives à la REP, aider les récupérateurs·rices à s’engager dans des systèmes institutionnels qui favorisent leur soutien économique et symbolique .
  7. Encourager les études de cas sur le sujet et leur diffusion internationale.
  8. Mettre en place des actions nationales pour l’élaboration de politiques publiques qui incluent les récupérateurs·rices dans les systèmes de Responsabilité élargie du producteur en tant qu’acteurs clés pour la prestation et la reconnaissance du service de récupération et d’utilisation des déchets, par le biais de processus contractuels ou d’alliances.
  9. Documenter de manière plus détaillée les effets néfastes des systèmes de REP existants et de la pollution par les déchets sur nos communautés.
  10. Mettre en place un comité mondial et consacrer des fonds à la réalisation de ce travail.
  11. L’AIR doit élaborer des directives détaillées sur les différents schémas et modèles que les organisations de récupérateurs·rices peuvent adopter pour créer et maintenir des organisations collectives gérées par les travailleurs.
  12. L’AIR conçoit et met en œuvre des programmes de formation sur mesure en matière de négociation collective visant à doter les récupérateurs·rices des compétences nécessaires pour s’engager dans des négociations sérieuses avec les entreprises.

Proposé par : FACCyR (Argentine), RENAREC (Équateur), AIR-NYC (USA), Les Valoristes (Canada), GSA (USA), et ASWOL (Nigeria)

Appuyé par : Les délégués du 1er Congrès électif.