ALLIANCE INTERNATIONALE DES RÉCUPÉRATEURS

L'Alliance Internationale des Récupérateurs est une union de organisations de récupérateurs représentant plus de 460 000 travailleurs dans 34 pays.
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Réesolution 5 : sur la transition juste pour le droit à un travail décent et reconnu, Campagne internationale pour une transition juste des récupérateurs·rices afin de promouvoir l’intégration dans la gestion des déchets et un filet de sécurité sociale solide

Publication year: 2024

Le 1er Congrès électif prend acte :

Considérant que nous, les récupérateurs·rices, sommes et avons toujours été des prestataires de services qui contribuent à la décontamination de l’environnement grâce à notre travail de collecte des déchets, en empêchant qu’ils ne soient acheminés vers les sites d’élimination finale tels que les décharges, les dépôts d’ordures et les sites d’enfouissement, et en prolongeant leur durée de vie utile, ce qui implique des économies pour les municipalités et les gouvernements pour chaque kilo ou tonne évitée.

Considérant que notre détermination à transformer les résidus en ressources précieuses grâce à la collecte, au tri, au regroupement et à la vente des déchets a contribué de manière significative à la préservation de l’environnement, notamment à la propreté des écosystèmes marins, à la réduction de la pollution par les plastiques et à l’atténuation des émissions de carbone.

Considérant que nous, les récupérateurs·rices, sommes issus de milieux économiquement défavorisés et marginalisés, notamment de castes opprimées, de classes populaires, de sans-abri, de minorités religieuses et ethniques et de communautés indigènes. Nous endurons des conditions de travail dangereuses qui nous exposent à des risques sanitaires importants tels que la pollution de l’air, de l’eau et du sol, ainsi qu’à une chaleur et une humidité extrêmes. Ces risques sont aggravés par les effets croissants du changement climatique, notamment la hausse des températures et les précipitations imprévisibles entraînant des inondations fréquentes, qui mettent encore plus en péril notre santé et nos moyens de subsistance.

Considérant que, reconnaissant le rôle indispensable des récupérateurs·rices dans les efforts mondiaux de gestion des déchets, de récupération des ressources et de recyclage, ils·elles sont responsables de la collecte d’environ 60 % de tous les plastiques destinés au recyclage dans le monde, ainsi que de la récupération de divers autres matériaux tels que les ferrailles, le papier et le carton en vue de leur réutilisation et de leur recyclage.

Recognizing that waste pickers contribute to the economy of our countries from the popular and solidarity economy sector through our historical work, we obtain sustenance for our families and cover basic needs such as food, housing and medical care as a result of our daily efforts.

Considérant que l’Organisation internationale du travail (OIT) déclare que toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. Toute personne, sans aucune discrimination, a droit à un salaire égal pour un travail égal.

Alors que nous, les récupérateurs·rices, sommes des acteurs clés de la chaîne de gestion des déchets et des systèmes de recyclage où, dans de nombreux cas, nous disputons notre travail avec nos propres municipalités et d’autres acteurs de la chaîne.

Whereas, the vast majority of waste pickers and their organizations work in recovery schemes within dumpsites, and in many countries, the free exercise of waste pickers in public spaces is prohibited or limited.

Whereas, in addition to climate-related challenges, waste pickers face mounting threats to our livelihoods, including the growing privatization of waste management, waste-to-energy initiatives, and exclusion from policies such as Extended Producer Responsibility norms.

Considérant que, comme tout autre service, il devrait être reconnu et valorisé économiquement pour les ressources investies, tant physiquement qu’en termes d’outils de travail et cognitifs, et que, tout comme un médecin sauve des vies, nous, les récupérateurs·rices, sauvons la planète.

Considérant qu’il y a des contextes changeants dans le monde entier avec la présence de guerres, de conflits armés, d’ordre géopolitique, entre autres défis imprévisibles dans lesquels nous vivons en tant que citoyens et récupérateurs·rices qui ne sommes pas exempt·e·s d’être affecté·e·s par ces réalités.

Therefore, it is resolved:

  1. Assurer que les dirigeants représentant l’Alliance internationale travaillent à l’amélioration des conditions de vie et de travail des récupérateurs·rices.
  2. Mise en place d’un filet de sécurité sociale solide pour les récupérateurs·rices, comprenant des dispositions pour un logement adéquat, digne et sûr avec des droits de propriété, adapté aux besoins et au confort des récupérateurs·rices ; des régimes de retraite pour les récupérateurs·rices âgé·e·s et handicapé·e·s ; une couverture complète en matière de santé et d’assurance médicale ; l’accès à des services de soins de santé de qualité ; et la mise en place d’une éducation de qualité, comprenant la création d’écoles, des bourses pour les enfants des récupérateurs·rices, et des services de garde d’enfants.
  3. Veiller à ce que les politiques et les résolutions définissent des actions à court et à moyen terme et répondent aux critères de réalisabilité.
  4. Plaider et participer à l’élaboration de politiques publiques municipales et gouvernementales visant à assurer la transition du travail dans les décharges vers des programmes de travail décent pour la prestation et la reconnaissance de services de collecte et de recyclage, qui incluent les récupérateurs·rices.
  5. Promouvoir l’élaboration et la mise en œuvre de lois et d’ordonnances avec les municipalités et/ou les institutions gouvernementales responsables de la gestion des déchets à travers le conseil aux organisations et l’échange de connaissances.
  6. L’approbation et le soutien des campagnes au niveau national menées par nos organisations affiliées pour plaider en faveur de la reconnaissance légale du travail des récupérateurs·rices. Cela inclut la formulation de lois ou de politiques nationales visant au dénombrement universel des récupérateurs·rices.
  7. Fourniture d’équipements de sécurité professionnelle appropriés par les autorités municipales et d’autres autorités publiques, y compris la conception de nouveaux équipements de sécurité en fonction des besoins des récupérateurs·rices
  8. Proclamer notre travail comme un droit légitime afin de garantir notre permanence et notre valorisation, en promouvant des actions de plaidoyer et de construction de politiques publiques.
  9. Promouvoir des alliances avec d’autres acteurs syndicaux et des syndicats de travailleurs pour défendre la reconnaissance du travail en promouvant la syndicalisation des secteurs qui ont été historiquement déplacés.
  10. Reconnaître le travail des récupérateurs·rices comme un service qui mérite d’être reconnu économiquement par les municipalités et les systèmes de recyclage
  11. Reconnaissance des récupérateurs·rices en tant que travailleurs·euses qui génèrent la richesse qu’implique la récupération des déchets.
  12. L’inclusion et l’intégration collective des récupérateurs·rices dans les systèmes de gestion des déchets solides, par le biais de coopératives et d’associations. Cela peut inclure des activités telles que la collecte des déchets au porte à porte, le tri et le recyclage, avec la mise à disposition d’espaces de tri dédiés –y compris sous des structures telles que des ponts routiers–, l’exploitation et la maitrise d’installations de gestion des déchets telles que le compostage, la biométhanisation et la valorisation des matériaux, des possibilités de mobilité ascendante dans les chaînes de valeur de réutilisation et de recyclage, et la participation à la fourniture de services de Responsabilité élargie du producteur.
  13. Promouvoir et adopter les plus hauts critères d’amélioration des conditions de travail décentes pour tous, conformément aux réglementations locales et internationales basées sur les résolutions de l’OIT.

Proposé par : RENAREC (Équateur), UCRUS (Uruguay), ANARCH (Chili), ANR (Colombie), MNRD (République dominicaine), SEWA (Inde), and SASAJA (Népal).

Appuyé par : Les délégués du 1er Congrès électif.