août 25, 2014
Chers récupérateurs et alliés,
Nous sommes heureux de vous présenter la 10e édition de « Pas de frontières pour ceux qui luttent! », notre bulletin mondiale vitrine de l’actualité des récupérateurs de matériaux recyclables dans le monde entier. Au travers de cette publication, nous espérons faciliter la communication au-delà des frontières, et créer ainsi une plateforme de solidarité entre les organisations. Les mises à jour que vous nous envoyez, à l’adresse info@globalrec.org, sont pour nous un apport vital très apprécié. N’hésitez donc pas à nous ajouter à vos listes de messagerie si vous souhaitez que vos mises à jour paraissent dans le bulletin et sur le site Web.
Les Uruguayens se battent pour stopper les plans d’incinération de déchets dans leur pays, et le Mouvement brésilien s’est mobilisé pour affirmer sa solidarité avec cette lutte. Nous invitons à lire la section consacrée à la participation des récupérateurs à la Conférence Internationale du Travail, notamment des délégués de la Colombie, de l’Argentine et de l’Inde. Renseignez-vous sur la manière dont les récupérateurs étaient intégrés dans certains matchs et événements de la Coupe du monde, organisés dans plusieurs États au Brésil. L’Association des récupérateurs d’Afrique du Sud nous ont offert plusieurs mises à jour, dont un communiqué de presse concernant quatre projets pilotes, une rubrique sur les récupérateurs qui se font inscrire pour devenir collecteurs de pneus, à l’heure où le marché du recyclage se développe, et une revendication visant à mener à bien un projet de recyclage.
Les récupérateurs à Asunción, au Paraguay, ont besoin de secours par suite de fortes inondations qui ont endommagé leur lieu de travail et détruit leurs matières recyclables et leur domicile. N’oubliez pas de passer le mot et de signer la pétition, lancée à Pune, en Inde, pour revendiquer des prestations d’aide sociale aux récupérateurs pour l’éducation de leurs enfants.
En toute solidarité,
Deia, Lucia, Pablo
L’équipe WIEGO de soutien aux communications de GlobalRec.org
Sommaire
Asie
Amérique Latine
Afrique
Asie
Ambika, un fier récupérateur de matériaux (India) by Hasirudala
Il y a eu récemment un article/vidéo prônant l’interdiction de la récupération de matériaux et s’attaquant l’organisation qui s’emploie à organiser cette section des éco-guerriers. En somme, l’article dit que la récupération NE doit PAS être formalisée. Dans cette vidéo, Ambika, membre de Hasirudala, une organisation établie à Bangalore, en Inde, explique pourquoi la récupération est un travail digne, c’est-à-dire qu’elle est un moyen de subsistance pour de nombreuses familles et qu’elle fait économiser aux villes beaucoup d’argent. Visionnez la vidéo « Ambika, un récupérateur fier de matériaux ». « J’ai commencé à récupérer des matériaux à l’âge de 16 ans et aujourd’hui je dirige un centre de collecte de déchets secs. En Inde, nous sommes libres de faire n’importe quel travail. Pourquoi voudriez-vous nous dire de ne pas récupérer des déchets ? Il y a 5 000 personnes qui travaillent comme récupérateurs ! Si vous ne voulez pas que 5 000 d’entre nous font ce travail, alors il vous faudra nous donner 5 000 emplois salariés. Dans notre pays, nous avons le droit de faire n’importe quel travail, sauf le vol. J’ai trois enfants qui vont à l’école. Notre vie dépend de ce travail. Pourquoi devriez-vous nous demander de l’arrêter ? Nous avons reçu une carte d’identité et avons établi notre propre organisation, Hasirudala. Ici, il n’y a pas de gestionnaires, nous travaillons tous ensemble. Qui vous a donné le droit de nous de traiter de fouilleurs ? Le gouvernement nous dit que nous faisons du bon travail par le recyclage. Nous recyclons une tonne de déchets par jour et, ce faisant, avons sauvé beaucoup d’arbres. Si nous ne ramassions pas de déchets dans la rue, il y en aurait partout. Ensemble, nous en recyclons 1 000 tonnes par jour. Si le gouvernement devait transporter 1 000 tonnes de déchets, combien dépenserait-il ? Nous faisons économiser à la municipalité 83 crores de roupies. Les responsables municipaux le reconnaissent et apprécient notre travail. Nous n’aurions pas eu le centre sans nos efforts d’organisation. Le gouvernement dit que nous faisons du bon travail, donc nous avons eu un centre. ».
Sécurité alimentaire pour les récupérateurs et inscription sur les listes électorales de Delhi (India) by Sajag/Kachra Kamgar Union
Le syndicat Sajag/Kachra Kamgar Union (KKU) a mené une campagne d’inscription des chiffonniers aux listes électorales de Delhi et a également facilité leur demande de carte de rationnement en vertu de la Loi sur la sécurité alimentaire adoptée il y a peu. Cette campagne intensive, très réussie, qui a duré un mois, du 12 juin au 11 juillet, nous a vus couvrir une trentaine de groupements de chiffonniers, qui relèvent de dix circonscriptions électorales de trois districts de Delhi, de même que dix cercles de nourriture et de fournitures. En somme, nous avons facilité la sécurité alimentaire de 1 000 familles et inscrit 2 500 chiffonniers aux listes électorales de Delhi. Pour cela, nous avons organisé des camps dans les écoles publiques situées à proximité des groupements de chiffonniers. Là, les stagiaires de la Campagne nationale pour le droit du peuple à l’information (NCPRI) et de Mazdoor Kisan Shakti Sangathan (MKSS), ainsi que d’autres bénévoles nous ont prêté main forte. Ils ont rempli des formulaires pour la carte d’électeur et la demande de carte de rationnement. La Campagne en faveur du droit à l’alimentation a également joué un rôle important en facilitant les rencontres avec le commissaire à l’alimentation de Delhi. Au cours de la campagne, il y avait toujours dans nos camps trois ou quatre représentants, en moyenne, de la Commission électorale de Delhi…Les documents qui ont été réunis sont essentiels pour rallier le soutien politique en faveur des communautés marginalisées telles que les récupérateurs, notamment à Delhi où la plupart des chiffonniers sont en fait des migrants originaires de différents Etats et dont les préoccupations et la voix n’ont jamais été entendues par les décideurs de Delhi. Nous espérons que ces documents donneront un semblant de dignité et d’identité aux chiffonniers et aideront à mobiliser le soutien politique en leur faveur. Lire l’article intégral.
La santé au travail des récupérateurs à Pune (India) by Ujwala Samarth
Le présent rapport, The Occupation Health of Waste Pickers in Pune- KKPKP and SWaCH Members Push for Health Rights (La santé au travail des récupérateurs à Pune : les membres du KKPKP et de SWaCH militent pour les droits à la santé lt) in Pune, India, qui vient de KKPKP, le syndicat des récupérateurs à Pune, en Inde, expose en détail les interventions du syndicat pour améliorer la santé de leurs membres, notamment la mise en place d’un régime d’assurance maladie financé par la municipalité, le plaidoyer en faveur de la santé et l’utilisation des trusts hospitaliers. Le rapport comprend également une analyse des données du KKPKP sur la santé et les blessures chez les récupérateurs qui travaillent pour SWaCH, la coopérative de manutention des déchets solides, qui se rattache au syndicat et qui fournit des services de gestion des déchets solides dans deux municipalités.
« Don’t Waste People » : un documentaire sur les récupérateurs à Delhi (India) by Julia Waterhaus
« Dont’t Waste People [Ne gaspillez pas des gens] capte les voix de quelques-uns des centaines de milliers de personnes qui travaillent comme récupérateurs à Delhi, en Inde, c’est-à-dire qui font le tri des déchets le long des routes, dans les poubelles et les décharges municipales, puis vendent les matières réutilisable pour gagner leur vie. Ces voix ont longtemps été réduites au silence et se font souvent encore à peine entendre, mais nous avons le pouvoir de changer cela en écoutant simplement. » Visionner la vidéo intégrale.
Pétition : prestations sociales aux récupérateurs pour l’éducation de leurs enfants (India) by SWaCH
La municipalité de Pune (PMC), Oxford de l’Orient, au travers de ses dirigeants municipaux, s’est résolue en 2007-2008 que les élèves méritants (ou « exceptionnels »), à l’issue des examens de 10e et de 12 année d’étude, se verraient récompensés par la municipalité. Les deux récompenses, 15 000 et 25 000 roupies respectivement, sont destinées aux élèves qui auront obtenu une moyenne de plus de 80 pour cent. L’an dernier seulement, la PMC a dépensé 15,3 crores de roupies en bourses aux élèves méritants. Pourtant, la même municipalité qui a consacré 59,6 crores de roupies à ces deux programmes, au cours des sept dernières années, dit n’avoir pas d’argent pour financer les prestations sociales aux récupérateurs et l’éducation de leur enfants. La PMC, en vertu d’un protocole d’entente officiel, doit à chaque récupérateur SWACH 3 500 roupies en prestations sociales qu’elle n’a pas versées pour la période 2008-2013. Récemment, un projet de prestations globales s’élevant à environ 2,5 crores de roupies par an, n’a pas été autorisé, car l’administration a dit qu’elle n’est pas sûre de pouvoir faire face aux implications financières. Or, beaucoup d’enfants méritants bénéficiant de bourses d’études sont issus de familles privilégiées qui ont les moyens de payer une bonne école à leurs enfants de même que des cours particuliers et de régimes de soutien. La plupart des enfants des récupérateurs sont des élèves de première génération, qui risquent d’abandonner l’école si leurs frais de scolarité de base ne sont pas pris en charge. Si vous partagez notre sentiment d’injustice, veuillez signer la pétition ci-dessous en demandant à la PMC de 1) mettre fin au régime actuel de bourses aux élèves méritants mais privilégiés et de modifier les critères d’admissibilité au profit des enfants marginalisés et de 2) verser aux récupérateurs parents les prestations-éducation de leurs enfants, impayées pour la période 2008-2013, et de mettre en place pour eux un régime complet de prestations sociales. Veuillez lire et signer la pétition.
Besoin urgent de matériel de secours ! Un incendie à Masoodpur a ravagé un campement de sans-abri (India) by GlobalRec
Le 25 avril 2014, un terrible incendie s’est déclaré à Masoodpur, à Vasant Kunj, dans le district de New Delhi, une communauté où vivent les récupérateurs et recycleurs de matériaux. Environ 1 000 cases (Jhuggi) ont été rasées. Les recycleurs ont tout perdu sauf les vêtements sur le dos. Fort heureusement, l’incendie n’a pas fait de victimes, hormis quelques blessures mineures. Les membres de différentes localités se sont mobilisés pour venir en aide aux victimes qui ont besoin de tout : nourriture, vêtements, couvertures et abri. Selon Shashi Pandit, d’AIKMM, beaucoup de gens ont contribué quelque chose et la communauté a également bénéficié du soutien du gouvernement sous la forme de médicaments, de nourriture, d’ustensiles de cuisine et d’argent. Pour rejoindre AIKMM, composez le 09968413109 ou écrivez-nous à l’adresse info-india@aikmm.org
Amérique Latine
Colombie : les récupérateurs luttent pour se faire reconnaître (Colombia) by GlobalRec
Des millions de personnes dans le monde gagnent leur vie de la collecte, du tri, du recyclage et du commerce de matériaux jetés par quelqu’un d’autre. Acteurs essentiels de l’économie informelle, les récupérateurs apportent de multiples avantages à leur communauté, à leur municipalité et à l’environnement. Pourtant, depuis 22 ans, les récupérateurs en Colombie se battent pour faire reconnaître leur travail. Leur devise « Il n’y a pas de frontières pour ceux qui luttent », incarne la lutte engagée par plus de 15 millions de récupérateurs qui, à l’échelle mondiale, font face à des menaces à leur vie, à leurs efforts d’organisation et à l’environnement. Visionner la vidéo.
Paraguay : les récupérateurs à Asunción ont besoin de secours après les inondations dévastatrices (Paraguay) by Jorge Meoni
Au mois de juin, de nombreux habitants de Bañado Tacumbú, un quartier à Asunción, au Paraguay, ont dû évacuer leur maison par suite des inondations qui, selon Pedro Ramon Quintana Caballero, chef de file des récupérateurs à Asunción, ont touché environ 5 000 familles, dont 80 pour cent sont des familles de récupérateurs. Ils ont perdu la quasi-totalité de leurs matières recyclables et des biens dans leur maison. Quintana a établi l’impact des inondations au travers des messages publiés sur Facebook et a lancé un appel à l’aide. D’après la mise à jour donnée fin juin, les pluies ont succédé aux inondations et de nombreux récupérateurs ne sont pas en mesure de travailler. Si vous voulez venir en aide aux récupérateurs de Bañado Tacumbú, contactez Pedro Ramon Quintana Caballero sur Facebook.
Les récupérateurs répondent au plan de valorisation énergétique des déchets en Uruguay (Uruguay) by Coordinadora Pro Clasificadores (CPC)
Répondant à l’information parue récemment sur le processus d’appel d’offres public que mène le gouvernement pour promouvoir la valorisation énergétique des déchets en Uruguay, la Coordinadora Pro Clasificadores (CPC), une initiative pro-récupérateurs, avance en quatre points que la valorisation énergétique des déchets n’est pas une solution. Dans son manifeste, daté du 15 mai 2014, le CPC affirme que la priorité accordée à la technologie de conversion des déchets en énergie est, à son avis, une erreur monumentale. Prenant le contre-pied, la CPC propose un plan national de gestion des déchets solides, qui prévoit l’inclusion sociale à l’échelle du pays et favorise le ré-emploi et le recyclage, de même que l’inclusion et la formalisation massives des récupérateurs de matériaux. Nous proposons de remplacer le travail que font les hommes, les femmes et les enfants récupérateurs dans les décharges actuelles dans plusieurs Etats pour gagner leur vie, par un travail digne sur les plans économique, social, écologique et culturel. Lire le manifeste de la CPC.
840 récupérateurs engagés pour recycler les déchets pendant la Coupe du Monde (Brazil) by MNCR
Le Mouvement national des récupérateurs du Brésil (MNCR) a vu les résultats positifs de ses efforts visant à intégrer les récupérateurs dans tout le pays dans les services de recyclage lors de la Coupe du Monde. Près de 840 récupérateurs, organisés en coopératives et réseaux, ont prêté main forte à l’effort de recyclage des déchets dans douze stades où se sont disputés des matchs de la Coupe du Monde, ainsi que lors des événements officiels. Cette participation est le fruit d’un partenariat entre le MNCR, Coca-Cola et la FIFA qui a passé avec des réseaux de coopératives dans les villes hôte de la Coupe du Monde des contrats de service prévoyant salaire, formation et uniformes. La rémunération des récupérateurs pour leur travail lors de grands événements n’a rien de nouveau comme à Rio de Janeiro où, lors de la Coupe de la Confédération, le service de recyclage à succès leur a valu la reconnaissance des autorités. Pendant la Coupe du Monde, chaque récupérateur a gagné 80 reais par jour, soit 40 $ US, auxquels s’ajoutent des indemnités de déplacement et de repas. De même, aux Jeux de São Paulo, 70 récupérateurs ont travaillé dans les stades et 30, affectés à l’entrepôt du réseau Cata Sampa, ont travaillé dans le triage des matières recyclables. Malgré la grande victoire que représente leur participation à un événement d’une telle ampleur, nombre de récupérateurs ont été laissés de côté. À Sao Paulo, il y a 20 000 récupérateurs autonomes qui travaillent en dehors des coopératives ou des réseaux. « L’organisation des récupérateurs constitue, pour nous, un vrai défi, pourtant plus nous sommes organisés, plus nous devenons plus forts et pourrons surtout revendiquer nos droits. Nous voulons être reconnus dans le monde entier pour notre travail », dit-il. Lire l’article intégral.
Un récupérateur d’Argentine participe à la Conférence internationale du Travail (Argentina) by CTEP
Paola Caviedes, un récupérateur adhérent du Mouvement des travailleurs exclus de l’Argentine (MTE) et affilié à la Confédération des travailleurs de l’économie populaire (CTEP), a fait le voyagé de Villa Fiorito jusqu’à Genève pour parler au nom des travailleurs de la économie populaire et défendre le droit à la syndicalisation. Souvent, les récupérateurs, les vendeurs de rue, les travailleurs domestiques, les ouvrier agricoles, les travailleurs de la construction et d’autres n’ont ni droits ni représentation. « Le travailleur populaire crée son propre travail pour survivre… Nous ne sommes pas de propriétaires de petites entreprises indépendantes. Nous sommes des travailleurs et nous avons des droits. Les propriétaires et les gouvernements tentent de fuir leur responsabilité en nous plaçant dans la catégorie des travailleurs ‘indépendants’ », a déclaré Paola au retour à Buenos Aires. L’un des principales questions abordées lors des débats portait sur ce que les pouvoirs publics appellent « l’occupation » de l’espace public, c’est-à-dire que la majorité des travailleurs populaires font leur travail dans l’espace public. « Dans notre cas — les cartoneros ou récupérateurs de matériaux —, nous travaillons dans les rues depuis de nombreuses années. Avant, ils voulaient nous enlever de la rue mais, pendant dix ans, nous avons eu la reconnaissance de la municipalité de Buenos Aires et, petit à petit, cette reconnaissance s’accroît. Aujourd’hui, nous sommes les coopératives de récupérateurs qui fournissent un service public par le recyclage. S’ils nous expulsent des rues, ils nous enlèvent tout », a conclu Paola. Lire le communiqué de presse au complet (en espagnol).
Le mouvement brésilien est solidaire avec les Uruguayens contre les plans de valorisation énergétique des déchets (Senegal) by MNCR
Nous, les récupérateurs de matériaux, organisés à l’échelle nationale, dans le cadre du Mouvement national des récupérateurs du Brésil (MNCR), et continentale, en tant que membres du Réseau des récupérateurs/recycleurs d’Amérique latine et des Caraïbes (Red Lacre), affirmons notre opposition catégorique à l’incinération comme moyen de traitement des déchets solides. Nous nous battons pour qu’ils soient créés au Brésil et dans tout le continent d’Amérique latine des systèmes qui accordent la priorité au recyclage et au compostage des déchets solides, les rendent possibles, génèrent des emplois et des revenus (y compris l’inclusion sociale) et protègent notre environnement et nos ressources, tant économiques qu’énergétiques. Quelle que soit la technologie de valorisation énergétique des déchets — thermoélectrique, pyrolyse ou plasma —, elle est contraire à la logique du recyclage, le concurrence directement, alors qu’il englobe plus de 90 pour cent des déchets solides urbains. Par ailleurs, d’énormes investissements sont nécessaires pour traiter la matière particulaire dans les déchets hautement toxiques que produisent les incinérateurs. Outre ces investissements, sans compter ceux tout aussi énormes que nécessitent le traitement des gaz, beaucoup de particules, telles que les dioxines et les furannes, restent en suspension dans l’air, contaminent l’eau et le sol, entraînant de nombreux problèmes pour la population à mesure que ces substances s’accumulent dans notre organisme. Enfin, les incinérateurs sont des usines coûteuses qui font disparaître d’autres formes de traitement des déchets, en particulier le recyclage et le compostage. Nous réaffirmons notre soutien et notre solidarité avec le peuple de l’Uruguay, surtout nos frères et sœurs récupérateurs qui, depuis 2002, s’organisent avec nous au sein de Red Lacre. Vous pouvez compter sur notre savoir, notre soutien et notre lutte solidaire dans la défense de la vie et de l’environnement. Disons oui au recycler et non à l’incinération ! Pas de marche arrière ! MNCR (Mouvement national des récupérateurs de matériaux).
Afrique
Afrique du Sud : les récupérateurs se font inscrire à la collecte de pneus (South Africa) by Musa Chamane, waste campaigner
Dans les numéros précédents de la newsletter, nous avons présenté l’Initiative de recyclage et de développement économique de l’Afrique du Sud (REDISA), un plan visant à réduire l’impact des pneus sur l’environnement et à créer des emplois par le recyclage ou leur ré-emploi. Le recyclage des pneus créera de nombreux emplois parce que les organisations et les particuliers peuvent s’inscrire pour être collecteurs, transporteurs ou recycleurs de pneus. L’Association des récupérateurs d’Afrique du Sud (SAWPA) est en train d’accomplir les formalités administratives pour devenir collecteur et/ou transporteur de pneus. Les récupérateurs sont déjà à pied d’œuvre dans le recyclage, et ce plan n’est donc qu’un flux de collecte en plus… Les pneus seront ramassés par les collecteurs qui les passeront ensuite aux transporteurs chargés de les acheminer au dépôt où les fabricants viendront les chercher. Seul problème : le pays n’a pas une industrie d’émiettage assez grande pour récupérer le caoutchouc des pneus. En attendant que l’industrie manufacturière puisse absorber la majeure partie, REDISA devra voir à ce que des tonnes de pneus soient acheminées aux fours de cimenterie pour y être incinérés. Bien que ce soit une avancée positive, à savoir le fait que REDISA et la SAWPA s’affairent à grossir les rangs des collecteurs et des transporteurs éventuels en faisant faire inscrire des récupérateurs dans différentes villes et régions, le plan doit s’éloigner de l’incinération des pneus dans les fours de cimenterie, parce que nous ne pouvons pas résoudre le problème en créant un autre problème que sont l’art et les cendres toxiques. L’usine d’émiettage des pneus doit être financée par REDISA et le caoutchouc doit être récupéré. Lire le communiqué de presse intégral.
Quatre projets pilotes en cours : mise à jour de l’Association des récupérateurs de l’Afrique du Sud (South Africa) by GroundWORK
Les membres du projet environnemental de la coopérative primaire récupérateurs d’Afrique du Sud (SAWPA) a vu le jour en 2009, à la suite des visites de diverses décharges et villes, visites faites par groundWork dans le but de cartographier toutes les décharges en Afrique du Sud et de nouer avec les récupérateurs (ou ramasseurs de matériaux) le dialogue sur la sécurisation de leurs moyens de subsistance. Impulsés par ce travail séminal sur le terrain, les récupérateurs ont commencé à s’organiser en vue de créer des coopératives à même les décharges et les rues de différentes villes. Ces coopératives sont aujourd’hui à des stades différents : certaines sont encore au stade des négociations et d’autres sont inscrites, reconnues et opérationnelles. Certains groupes tardent encore à s’organise. L’objectif principal de ces projets est de faire voir dans le recyclage des possibilités de création d’emplois en Afrique du Sud. Dès lors, le recyclage ne doit pas être privatisé, car la privatisation peut ouvrir la porte à de nombreux problèmes tels que l’exploitation des travailleurs et la perte des moyens de subsistance. Le modèle prôné par la SAWPA est le centre de tri (MRF), une déchetterie conçue pour le tri et la mise en balles des déchets. Ces projets sont des initiatives lancées par les récupérateurs qui travaillent dans les coopératives ou qui ont reçu des fonds pour se constituer en coopératives de recyclage dans leurs localités. Beaucoup de ces groupes de récupérateurs ont fait un long chemin dans leurs efforts d’organisation pour en arriver aujourd’hui à une coopérative enregistrée digne du nom. Ce rapport porte sur quatre projets pilotes clés en Afrique du Sud. Lire le rapport intégral.
Msunduzi : la municipalité a mis le projet de création d’emplois en veilleuse (South Africa) by groundwork (Friends of the Earth South Africa)
En 2011, la municipalité du district d’Umgungundlovu s’est vue attribuée 21 millions de rands, par le ministère de la Gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles (CoGTA), pour mettre en œuvre un projet de recyclage qui permettrait de créer 200 emplois permanents durables. Mais, depuis trois ans, la municipalité tarde à donner le feu vert à la construction du centre de recyclage et, depuis, les récupérateurs qui travaillent déjà en coopérative à la décharge de la rue New England attendent. Maintenant, le CoGTA menace de retirer le financement si le projet n’est pas mené à bien, un projet qui verrait construire une installation de recyclage de matériaux, un centre de rachat et un centre de compostage. En ne signant pas le protocole d’entente, la municipalité de Msunduzi perd une chance, celle de créer des emplois pour les récupérateurs et de prolonger la durée de vie de la décharge. Ce projet signifierait que Pietermaritzburg deviendrait la première ville zéro déchet en Afrique. Ce serait également le premier projet du genre vu qu’il tomberait sous la gestion de la coopérative. Mais, au lieu de soutenir l’économie locale, la municipalité de Msunduzi a signé avec Wildlands Conservation Trust un accord pour récupérer toutes les matières recyclables de Pietermaritzburg et payer les récupérateurs avec des bons d’échange. Pour avoir préféré cet accord au projet du CoGTA et celui de la municipalité du district d’Umgungundlovu, la municipalité de Msunduzi affirme clairement qu’elle entend augmenter les profits de la fiducie et mettre fin à toutes les petites initiatives de recyclage à Pietermaritzburg. Hlanganani ma-Afrique, SAWPA et groundWork exigent, d’ici fin juin, une réponse de la municipalité de Msunduzi. Lire le communiqué de presse au complet.
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