août 13, 2018
Chers récupérateurs et alliés,
Nous sommes heureux de vous présenter la 21e édition de Pas de frontières pour ceux qui luttent !
En solidarité,
equipe de WIEGO, soutien de communication de globalrec
Sommaire
Asie
- Alliance des récupérateurs indiens : le manuel des droits sociaux des récupérateurs de matériaux est sorti (Inde)
- L’Alliance des récupérateurs indiens annonce leur bourse de trois mois (Inde)
- Les centres de collecte des déchets secs de Bengaluru (DWCC) ne sont pas rémunérés pour leur travail (Inde)
- Parlons genre : Les enfants de récupérateurs entament des discussions sur l’amour, le mariage et l’intimidation (Inde)
- Les récupérateurs revendiquent l’inclusion dans les mesures de protection sociale, l’accès au logement et la dignité (Inde)
Amérique Latine
- Brésil : les récupérateurs de matériaux se battent pour leur lieu de travail (Brésil)
- Sao Paulo : campement des récupérateurs pour le droit à un logement décent (Brésil)
- Les récupérateurs ont réussi à faire à suspendre la loi sur l’incinération des déchets à Buenos Aires (Argentine)
- La réunion des récupérateurs abordera l’agitation politique au Nicaragua (Nicaragua)
- Buenos Aires : marche pour l’amélioration des conditions de travail des récupérateurs de matériaux (Argentine)
- Rapport sur la persécution et le harcèlement des des leaders des récupérateurs en Colombie (Colombie)
- RENAREC : appel à l’arrêt des efforts visant à supprimer la taxe remboursable sur les bouteilles en plastique (IRBP) (Equateur)
Afrique
- Agression violente des récupérateurs près de la décharge Genesis, à Johannesbourg (Afrique du Sud)
- Un énorme incendie a, de nouveau, ravagé la décharge de Mbeubeuss à Dakar. Manifestez votre soutien ! (Sénégal)
Asie
Alliance des récupérateurs indiens : le manuel des droits sociaux des récupérateurs de matériaux est sorti (Inde) par Alliance of Indian Wastepickers (08/06/2018)
Les recycleurs informels de déchets (récupérateurs de matériaux et collecteurs informels de déchets) constituent, selon la Banque mondiale, un pour cent de la population urbaine dans les pays en développement. Bien que dynamique, ce secteur est également marginalisé, les travailleurs étant de plus sans source de revenu stable. Au niveau régional, national et des États, les politiques sur les déchets peuvent souvent se traduire par le déplacement d’un grand nombre de récupérateurs. Consciente de cette situation, et reconnaissant les enjeux, l’Alliance des récupérateurs indiens, avec le soutien financier de National Safai Karamacharis Finance & Development Corporation (NSKFDC), a lancé un programme national de formation de mise à niveau des compétences. Le manuel de formation annoncé offre des informations sur les options accessibles au groupe de récupérateurs très marginalisé en Inde. Le manuel examine les diverses prestations et régimes disponibles, puis passe aux méthodes d’y accéder et se termine en proposant des formes de plaidoyer ultérieur en vue d’améliorer l’accès aux programmes. Cette dernière section part du principe selon lequel les améliorations ne sauraient être acquises que par les efforts d’organisation et de mobilisation de ce secteur. Le manuel de formation sera traduit en langues régionales comme le kannada, le tamoul, le marathi, le gujarati et le hindi. L’objectif principal du cours est de sensibiliser les récupérateurs à leurs droits, en tant que communauté, y compris l’accès aux prestations sociales. Téléchargez le Manuel des droits sociaux de l’AIW (PDF en anglais)
L’Alliance des récupérateurs indiens annonce leur bourse de trois mois (Inde) par Alliance of Indian Wastepickers (08/05/2018)
Le secrétariat de l’Alliance des récupérateurs indiens et ses membres ont reçu de militants, de citoyens inquiets et d’organisations de la société civile des demandes les incitant à encadrer les efforts d’organisation des récupérateurs de matériaux. Jusqu’à présent, CAG Chennai, le Centre de ressources Dalit Bahujan, Guntur et CIVIC Aurangabad ont été encadrés à titre informel par des membres de l’Alliance. Il est apparu que le mentorat des organisations et des individus, c’est-à -dire le processus, doit être institutionnalisé pour améliorer l’apprentissage. À ce propos, un programme de bourses de trois mois, déjà en place, verra les grandes organisations membres de l’Alliance incuber les militants intéressés et les citoyens inquiets. Téléchargez le programme de bourses de l’alliance AIW(Téléchargez le programme de bourses de l’alliance AIW en format PDF).
Les centres de collecte des déchets secs de Bengaluru (DWCC) ne sont pas rémunérés pour leur travail (Inde) par Kabir Arora (06/28/2018)
Les centres de collecte des déchets secs (DWCC, Dry Waste Collection Centres) de la ville de Bengaluru, exploités par d’anciens récupérateurs de matériaux et collecteurs de déchets, n’ont pas été payés depuis plus d’un an. Les DWCC sont des centres de tri et d’agrégation des déchets mis en place au niveau des circonscriptions municipales. En février 2017, les autorités municipales ont pris la décision d’engager les DWCC dans la collecte porte à porte des déchets, l’objectif de cette mesure étant de rationaliser le tri des déchets à la source et de s’assurer que les différents flux de déchets secs sont alignés sur alignés sur la destination prévue. En clair, cette mesure aurait aidé les DWCC à exploiter pleinement leur potentiel. En l’absence de paiement, de nombreux opérateurs sont en train de vivre un vrai cauchemar. Les récupérateurs ont désespérément besoin d’argent pour continuer leur travail. Le montant dus à tous les DWCC s’élève collectivement à près d’un crore (10 millions). Ce montant doit servir à payer les salaires des chauffeurs et des auxiliaires ainsi l’entretien des véhicules utilisés dans la collecte porte à porte des déchets secs.
Parlons genre : Les enfants de récupérateurs entament des discussions sur l’amour, le mariage et l’intimidation (Inde) par Aruna Manjunath (07/02/2018)
La Bibliothèque Buguri est une initiative de Hasiru Dala en faveur des enfants de récupérateurs de matériaux. Le 17 juin, dans l’une des bibliothèques, un atelier de sensibilisation à l’identité sexuelle a été organisé et au cours duquel les enfants de récupérateurs de matériaux ont appris les changements qui se produisent dans leur corps alors qu’ils grandissent, ce que l’amitié signifie pour nous et en quoi l’intimidation n’apporte rien d’utile au processus de croissance. Les enfants ont ouvert le cœur en partageant leurs propres réflexions sur ces questions. Cet atelier, unique en son genre, a été organisé avec le soutien du Hidden Pockets Collective (Collectif des poches cachées).
Les récupérateurs revendiquent l’inclusion dans les mesures de protection sociale, l’accès au logement et la dignité (Inde) par Hasiru Dala (07/02/2018)
Un mémorandum a été soumis à U.T. Khader, ministre du Développement urbain et de logement, Karnataka, Sampath Raj, maire de Bengaluru, Sowmya Reddy, membre de l’Assemblée législative, Karnataka, représentant la circonscription de Jayanagara, et Manjunath Prasad, commissaire de Bengaluru. Le mémorandum a été soumis à l’occasion de Hasiru Habba, un rassemblement annuel de récupérateurs de matériaux au Karnataka, et plus d’un millier de récupérateurs y ont participé. Le rassemblement est organisé pour célébrer le travail que font les récupérateurs de matériaux, ainsi que les collecteurs informels de déchets, pour assurer la salubrité et la santé de nos villes. Le mémorandum fait état des revendications des récupérateurs : logement, prêts à faible taux d’intérêt pour la modernisation des maisons, délivrance de cartes d’identité professionnelle et extension des mesures de sécurité alimentaire aux récupérateurs migrants.
Amérique Latine
Les récupérateurs de matériaux se battent pour leur lieu de travail (Brésil) par MNCR (08/09/2018)
Les travailleurs d’une coopérative de récupérateurs ont été violemment expulsés à Sao Paulo. Des mesures juridiques ont été prises par leMNCR pour permettre aux travailleurs de récupérer leur équipement et de retourner à leur lieu de travail. Les travailleurs de la Coopérative Recoopera de Valinhos, à Sao Paulo, se défendent en appelant à plusieurs entités juridiques pour revendiquer légalement l’accès au bâtiment. La lutte a commencé le 25 mai, lorsque la préfecture a repris le bâtiment et expulsé les membres de la coopérative de leur lieu de travail. Les agents sont entrés dans le bâtiment sans mandat, ont cassé les portes et les serrures, puis ont détruit les documents et les biens appartenant aux travailleurs. La municipalité de Valinhos a ignoré leur besoin de travailler, les laissant dans l’impossibilité de recycler des matériaux, puisque leurs outils de travail leur ont été enlevés par suite de l’expulsion. La collectivité de Valinhos s’est jointe à l’appel des récupérateurs et mène une campagne de collecte de fonds au profit de la coopérative.
Sao Paulo : campement des récupérateurs pour le droit à un logement décent (Brésil) par MNCR (08/09/2018)
Après le décès d’une femme récupératrice de matériaux, le Mouvement national des récupérateurs (MNCR) a dénoncé les mauvaises conditions de logement des familles pauvres. Des centaines de familles de récupérateurs campent sur une place de Largo do Paissandu, à Sao Paulo (Brésil). Près de 300 familles de récupérateurs se battent pour l’accès à un logement décent et attendent encore la réponse des autorités. Bien que le gouvernement ait promis un programme de logements à l’endroit des récupérateurs, cela ne s’est jamais concrétisé. Les bâtiments destinés aux familles des récupérateurs de matériaux sont encore inachevés et la bureaucratie de l’Etat retarde les possibilités d’accès à ces logements. Les décès au sein des familles les plus démunies du Brésil font toujours partie de la vie quotidienne, des événements tragiques que le Mouvement national des récupérateurs continue de dénoncer en occupant les rues pour revendiquer leurs droits.
Les récupérateurs ont réussi à faire à suspendre la loi sur l’incinération des déchets à Buenos Aires (Argentine) par FACCyR (08/04/2018)
En mai, l’assemblée législative de Buenos Aires a condamné une loi qui permettait l’incinération des déchets dans la ville. La FACCYR, travaillant en collaboration avec diverses coopératives de récupérateurs de matériaux et organisations de la société civile, et s’appuyant sur un appel à la protection, a réussi à faire suspendre momentanément, par le tribunal, la loi en question.
La réunion des récupérateurs abordera l’agitation politique au Nicaragua par REDNICA (08/02/2018)
Dans un contexte de tourmente sociopolitique et économique généralisée, les récupérateurs de matériaux du Nicaragua s’organisent pour réfléchir à des stratégies pour surmonter la crise. À ce propos, ils ont décidé de cesser le travail dans les décharges pour se concentrer sur la collecte des déchets de rue. Malgré tout, la demande de matériaux a augmenté quelque peu en raison de la situation du pays.
Buenos Aires : marche pour l’amélioration des conditions de travail des récupérateurs de matériaux (Argentine) par FACCyR (08/01/2018)
La Fédération des récupérateurs de l’Argentine (FACCYR) s’emploie en ce moment à attirer l’attention sur la négligence du quartier de La Tosquera et des familles qui vivent près de la décharge à ciel ouvert à San Pedro de la province of Buenos Aires. Les récupérateurs de matériaux exigent des améliorations dans leurs conditions de travail. Pour cette raison, ils ont manifesté en juin pour exiger l’exécution de l’accord conclu par le gouvernement local. Le gouvernement n’a toujours pas adopté de mesures concrètes.
Rapport sur la persécution et le harcèlement des des leaders des récupérateurs en Colombie par ARB (07/31/2018)
L’Association des récupérateurs de Bogota (ARB) a publié ce rapport (téléchargez-le en format PDF) décrivant la situation actuelle des dirigeants syndicaux en Colombie. L’Association représente des milliers de récupérateurs informels de matériaux de la ville et, grâce à la lutte syndicale, elle a obtenu en 2017 la décision du tribunal qui stipule que les récupérateurs peuvent concurrencer les entreprises de gestion des déchets pour les contrats municipaux, entre autres réalisations. Cependant, tous les droits acquis par le syndicat des récupérateurs de matériaux ont entraîné des menaces, des persécutions et un dénigrement public, suivis même d’agressions et de vols au bureau du syndicat.
RENAREC : appel à l’arrêt des efforts visant à supprimer la taxe remboursable sur les bouteilles en plastique (IRBP) (Equateur) par RENAREC (07/28/2018)
Se fondant sur la réunion entre les représentants du ministère de l’Industrie et de la Productivité (MIPRO) de l’Équateur et les employeurs privés, en raison de la suppression possible de l’IRPB, le Réseau national des récupérateurs de l’Équateur (RENAREC) appelle le président à arrêter les négociations et à créer un groupe de travail qui comprendra les récupérateurs de matériaux. Cette taxe, tant qu’elle s’applique, oblige les entreprises de boissons, qui choisissent des bouteilles non consignées, à payer deux cents en dollars américains par bouteille produite. D’autre part, cela implique également que les collecteurs des bouteilles reçoivent ce montant pour chaque bouteille qu’ils rapportent. Depuis la mise en œuvre de la taxe, entre 2012 et 2014, le marché du recyclage du pays connaît un nouvel essor, les taux collecte et de recyclage ayant atteints de seuils élevés. En ce sens, la continuité des négociations entre le MIPRO et le secteur privé aurait un impact négatif sur plus de 20 000 récupérateurs informels de matériaux, qui travaillent actuellement en Équateur, un grand pas en arrière en termes d’inclusion environnementale et sociale.
Afrique
Agression violente des récupérateurs près de la décharge Genesis, à Johannesbourg (Afrique du Sud) (07/27/2018)
Le 20 juin, au moins 70 récupérateurs de matériaux ont fait l’objet d’une attaque violente lors d’un raid par les Red Ants, agents d’une société de sécurité privée spécialisée dans les expulsions. L’attaque a eu lieu près de la décharge Genesis située dans le périmètre de Johannesbourg, en Afrique du Sud. Les maisons des récupérateurs ont été assiégées et les travailleurs ont été violemment attaqués. Selon les témoins, les objets de valeur des récupérateurs ont été volés, les passeports ont été détruits et les travailleurs ont été la cible des balles en caoutchouc venant des agents de la société de sécurité privée sud-africaine. Au moins 15 personnes, blessées, ont été admises à l’hôpital et 4 d’entre elles ont ensuite été transférées dans un autre hôpital pour des blessures graves. Les victimes de cette attaque travaillent et vivent près de la décharge Genesis depuis 17 ans, et 20 familles, au moins, vivent dans un petit campement temporaire derrière la décharge, près de la voie ferrée. Avant cette attaque, les récupérateurs avaient la permission de travailler sur la décharge, aux heures d’ouverture, mais se sont vus interdits d’accès une fois qu’Averda (une multinationale établie à Dubaï) est devenue propriétaire et exploitante du site en septembre 2016. Pour rendre les choses plus difficiles, Averda a signifié une interdiction plus tôt ce mois-ci pour expulser les récupérateurs de la décharge.
Soutenus par l’Institut des droits socioéconomiques (SEFRI), les récupérateurs ont réussi à faire reporter l’interdiction et l’affaire devra être entendue le 16 juillet. L’attaque du 20 juin contre les récupérateurs, menée par les Red Ants, a fait fi de la décision du tribunal de reporter l’interdiction et, en envahissant les maisons des récupérateurs (sur des terrains qui n’appartiennent pas à Averda), les Red Ants sont allés au-delà des dispositions de l’ordonnance d’expulsion. Les travailleurs admis à l’hôpital sont sortis entre-temps et se remettent de leurs blessures. Avec l’aide de WIEGO et du SERI, les récupérateurs ont engagé deux actions en justice pour voies de fait et vol qualifié. Plusieurs autres sont en train de remplir les documents pertinents afin de pouvoir engager des poursuites pour arrestation illégale, agression et vol. Le SEFRI soutiendra également les récupérateurs dans leurs efforts de contester l’interdiction du 16 juillet. En attendant, les récupérateurs tentent de renégocier l’accès à la décharge avec Averda afin qu’ils puissent continuer de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille par le recyclage.
Un énorme incendie a, de nouveau, ravagé la décharge de Mbeubeuss à Dakar. Manifestez votre soutien ! (Sénégal) par Jenna Harvey (02/27/2018)
Le dimanche 11 février 2018, un énorme incendie s’est déclaré dans la décharge de Mbeubeuss à Dakar, au Sénégal. Selon des estimations récentes, 2 500 récupérateurs y gagnent leur vie en faisant la collecte de matériaux recyclables. Nombre d’entre eux ont perdu dans l’incendie un stockage plusieurs années, de matières premières et d’abri. En plus des récupérateurs individuels qui travaillent sur la décharge, une entreprise de recyclage du plastique y a été établie par Abdoul Aziz. M. Aziz est membre fondateur de l’association des récupérateurs de matériaux de Mbeubeuss, Bokk Diom, et ancien récupérateur lui-même, qui travaille à la décharge depuis les années 1970. Son activité consistait en la collecte, le nettoyage et la vente de matières plastiques récupérées dans la décharge. L’entreprise, qui avait 75 employés, des hommes et des femmes récupérateurs de matériaux, a été complètement détruite par l’incendie. Ce n’est pas la première fois que la décharge de Mbeubeuss a pris feu. En 2016, un incendie qui s’est déclaré dans une autre zone du dépotoir, a non seulement détruit le stock des récupérateurs mais aussi causé des pertes humaines dévastatrices. Les récupérateurs de matériaux à la décharge de Mbeubeuss réclament des conditions de travail plus sûres et plus dignes. D’autre part, ils revendiquent la reconnaissance en tant que travailleurs légitimes qui fournissent un service environnemental. Au lendemain de ce dernier incendie, les membres de Bokk Diom ont engagé des efforts pour se mobiliser autour d’une plateforme de demandes d’améliorations du site de Mbeubeuss.
Campagne de soutien : Une campagne GoFund me a été lancée pour venir en aide à M. Aziz et aux récupérateurs de matériaux de Mbeubeuss. Mbeubeuss. Apportez votre soutien. Exprimez votre soutien et faites un don !
Tweet
Leave a comment