Chers récupérateurs et alliés, Nous sommes heureux de vous présenter la 14e édition de Pas de frontières pour ceux qui luttent !
Sommaire
Asie
Amérique Latine
Afrique
Europe
North America
Asie
Karnataka : les récupérateurs adressent leurs revendications au ministre de la Santé et du Bien-être de la famille (Inde) by Hasiru Dala (06/17/2015)
Il y a environ 20 000 récupérateurs de matériaux et quelque 10 000 ferrailleurs et autres travailleurs de déchets à Bangalore (en Inde). Leur travail permet à la ville de recycler 1 050 tonnes de déchets et d’économiser par la même environ 84 millions de roupies, chaque année, dans la collecte et le transport des déchets. Ces récupérateurs, travailleurs de l’économie informelle, constituent aussi un segment des populations les plus vulnérables. D’après certaines études, un nombre important des récupérateurs sont des femmes appartenant à des groupes marginalisés. Ces études ont constaté qu’un nombre important de jeunes, analphabètes et défavorisés sur les plans économique et social font de la récupération de matériaux dans la ville. En plus de récupérateurs habituels, une proportion importante de la population migrante travaille dans les déchets. Dans la ville, l’accès des récupérateurs à l’alimentation, au logement et aux installations (eau, hygiène et santé) reste insuffisant, la situation étant pire chez les récupérateurs migrants vivant dans des campements temporaires. Les conditions de travail des récupérateurs sont déplorables. La matériel de sécurité n’est pas une priorité ni pour les travailleurs de déchets du secteur formel ni pour ceux de l’économie informelle. Munis seulement de vieilles chaussures et de vêtements ramassés des décharges ainsi qu’un bâton servant à faire le tri des déchets, les récupérateurs s’exposent tous les jours à des coupures et à des brûlures qui, au fil du temps, deviennent des blessures graves. La sécurité sanitaire et alimentaire leur est indispensable pour qu’ils puissent continuer à faire leur travail. Lire l’article intégral avec les revendications présentées
Journée mondiale de l’environnement : les recycleurs de Delhi font passer leur message (Inde) by Safai Sena/Chintan (06/03/2015)
Lors de la Journée mondiale de l’environnement, Safai Sena, une organisation inscrite des recycleurs de déchets de Delhi, a présenté un mémorandum au ministre en chef, M. Arvind Kejriwal. Le mémorandum faisait état des revendications des kabaddis à Delhi et protestait contre la décision du gouvernement de privilégier la technologie de revalorisation énergétique des déchets au détriment du recyclage, approche respectueux de l’environnement et suivie par environ 1,5 millions de travailleurs du secteur informel et de retraiteurs pour assurer la salubrité de Delhi. Cette décision, disent-ils, se traduira par le chômage des petits commerçants de déchets. L’événement a débuté à 9 heures avec plus de 500 kabaddiwallas et autres recycleurs de déchets provenant de différents secteurs de Delhi rassemblés à la porte 2 de la station du métro Vidhan Sabha. Ils ont marché jusqu’à la résidence du ministre en chef et déposer leur protestation en scandant des slogans, banderoles et pancartes en main et tambour battant. Arrivés à la résidence du ministre en chef, les manifestants lui ont remis leur mémorandum. Shri Arvind Kejriwal s’est engagé à examiner leurs revendications, soit l’accès aux déchets par la collecte porte-à-porte, et à y répondre dans un délai d’un mois avec un plan d’action complet.
Les récupérateurs sont essentiels à la gestion réussie et durable des déchets (Inde) by Safai Sena (08/09/2015)
Safai Sena, un groupe inscrit comptant plus de 12 000 récupérateurs, collecteurs de déchets à domicile, acheteurs itinérants et autres petits acheteurs, petits marchands de ferraille et autres types de recycleurs, a envoyé une lettre énergique à Sri Prakash Javdekar, ministre de l’Union chargé de l’environnement, des forêts et du changement climatique. Dans cette lettre, le groupe exige que les Règles de gestion des déchets solides, 2015, prennent en compte les services des deux millions de récupérateurs dans le pays, lesquels constituent une partie intégrante de la gestion des déchets solides et assurent la salubrité des villes et nous empêchent de nous noyer dans nos propres déchets. Leurs rôles, bien que mentionnés dans l’avant-projet des règles, risquent d’être amputés et, par ricochet les moyens de subsistance dans ce secteur informel, vu que le gouvernement tient absolument à favoriser la revalorisation énergétique des déchets, à l’échelle du pays, au détriment des récupérateurs recycleurs qui vont entrer en compétition pour les mêmes déchets et au prix de l’environnement pollué fortement les usines. Plus de 150 000 personnes à Delhi travaillent dans le recyclage, par la collecte, le tri et autres métiers, et recyclent de 20 à 25 pour cent des déchets dans les agglomérations urbaines. Ces travailleurs font réduire les gaz à effet de serre 3,6 plus que tout autre projet en Inde bénéficiant des crédits de carbone. Lire l’article au complet.
117 enfants de récupérateurs boursiers du gouvernement (Inde) by Hasiru Dala (06/23/2015)
117 enfants de récupérateurs à Bangalore ont reçu une bourse d’une valeur de 216 450 roupies. Le programme de bourses, lancé par le ministère de la Justice et de la promotion sociale, a été élargi à tous les élèves en pré-admission dont les parents exercent une « profession impure ». Lorsque le programme fut mis en œuvre, le gouvernement n’avait pas inscrit la récupération de matériaux sur la liste des professions admissibles. Cette omission a été corrigée grâce à l’effort persistant de l’Alliance des récupérateurs indiens, effort que poursuit de nombreuses organisations au niveau des États et des municipalités. Au Karnataka, ce sont les efforts de Hasiru Dala qui ont porté fruit. Hasiru Dala a facilité la demande de bourse de 224 enfants dont 117 ont reçu le montant de 1 850 roupies respectivement. La bourse est ouverte à tous les élèves qui fréquentent les écoles publiques ou privées. Lire l’article au complet (en anglais).
Pimpri-Chinchwad : victoire des récupérateurs dans la bataille du salaire minimum (Inde) by Hasiru Dala (06/27/2015)
Depuis des années maintenant, les récupérateurs membres du syndicat des KKPKP fournissent aux résidents de Pimpri Chinchwad (Inde) des services de gestion des déchets que la municipalité (Pimpri Chinchwad Municipal Corporation) a déshonorés en ne respectant pas la Loi sur le salaire minimum. Exaspérés, les récupérateurs ont organisé une manifestation et rencontré des représentants élus. En outre, en juillet 2013, le KKPKP a déposé une requête auprès du ministère du Travail demandant le respect du salaire minimum à l’endroit des récupérateurs. En marge des audiences et du contre-interrogatoire, les membres du KKPKP ont continué à réclamer leurs impayés ainsi que les conditions de contrat plus équitables. Répondant à une demande d’éclaircissement à l’égard de la procédure en cours, Shri Hendre, commissaire supplémentaire au ministère du Travail, a déclaré que la municipalité devra payer jusqu’à 10 fois le montant dû aux récupérateurs au titre de pénalité en raison du non-respect de la Loi sur le salaire minimum. Contrainte d’agir, la municipalité a non seulement publié de nouvelles offres prévoyant des salaires minima, qui seront attribuées dans un mois, mais pris l’engagement de régler une partie du montant impayé comme une mesure de redressement provisoire à l’égard des récupérateurs. Le paiement partiel pour 12 mois de travail, sur un total de 32 mois, a été versé le 15 juin sur les comptes des récupérateurs. Lire l’article au complet (en anglais)
Amérique Latine
Dépotoirs à ciel ouvert et environnement : une connexion intime (Brésil) by Alex Cardoso, MNCR (06/30/2015)
L’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie — historiquement ravagées par les guerres et les occupations — sont maintenant dévastées par des milliers de décharges d’ordures, sources importantes de dioxyde de carbone. En plus des ordures locales, les dépotoirs reçoivent aussi des déchets provenant d’Amérique du Nord et d’Europe, lesquels sont responsables, pour l’essentiel, de la dégradation environnementale de la planète. Aujourd’hui, le recyclage efficace, la quasi-totalité, se fait par une armée de plus de 15 millions de récupérateurs dans le monde entier, plus de 4 millions rien qu’en Amérique latine, selon la Banque mondiale. Au Brésil, il y a plus de 2 000 décharges qui reçoivent les déchets de plus de la moitié des municipalités du pays, et ce dans le cadre de contrats avec des entreprises privées qui dominent et exploitent le recyclage et le transport des matières recyclables, sans se préoccuper de l’environnement. Les municipalités, alors même qu’elles enfreignent les lois nationales interdisant les décharges à ciel ouvert, lois adoptées depuis 1980, continuent d’investir des fonds publics dans un modèle de gestion des déchets qui encourage la destruction de l’environnement. En conséquence, seulement 3 pour cent des déchets solides sont officiellement recyclés, un manque de respect flagrant à l’égard du travail de plus de 1 million de récupérateurs qui recyclent plus de 98 pour cent de l’aluminium, 60 pour cent des matières plastiques, et 40 pour cent de carton. Bien qu’ignorés, les récupérateurs de matériaux constituent le bloc d’écologistes le plus important. Étant leMouvement national des récupérateurs (MNCR), nous avons lutté pour le recyclage populaire, la seule voie technologique qui peut garantir l’inclusion socio-économique des récupérateurs. Le recyclage populaire s’oppose à la concentration de la richesse, à l’exclusion sociale, à l’exploitation et à la destruction de l’environnement, sur lesquels repose le modèle actuel, et vise à amplifier la connaissance et la participation de la société qui produit les déchets solides.
Rencontre mondiale des mouvements populaires : le droit à une planète durable et juste anime les discussions (Bolivie) by MNCR (07/10/2015)
Le 7 juillet, les représentants de milliers de mouvements sociaux du monde entier se sont réunis à Santa Cruz, en Bolivie, à l’occasion de la Rencontre mondiale des mouvements populaires. La cérémonie d’ouverture a commencé par une activité fédératrice qui mettait l’accent sur le contrôle qu’ont les multinationales sur nos ressources naturelles — la terre, l’eau et le feu — et comment ces sociétés avides hiérarchisent les moyens de production, rien que pour gagner de l’argent, quitte à user de leur richesse, de la destruction et de la pression. Pendant ce temps, des millions de personnes à travers le monde, pour la plupart des gens appartenant aux couches populaires, survivent sur les restes du capitalisme. L’activité visait à rappeler que les mouvements populaires, historiquement, se sont organisés eux-mêmes et qu’ils se sont, par la lutte organisée, libérés de ce type de contrôle et ont proposé de nouveaux modèles basés sur la défense de la nature et l’inclusion des personnes qui ont le droit à la dignité humaine. Les discussions ont également porté sur des exemples de résistance et de lutte incarnés par le leadership des femmes paysannes qui, depuis de nombreuses années, organisent des mouvements de résistance et produisent des aliments sains cultivés dans un élan de défi lancé au modèle multinational. Alex Cardoso, délégué des récupérateurs membres du MNCR, qui était présent à la rencontre, a souligné l’importance pour les mouvements sociaux de faire cause commune pour faire avancer, en particulier, les causes sociales et environnementales. « En tant que récupérateurs, nous luttons non seulement pour recyclage, mais aussi pour l’avancement des nôtres », a-t-il dit. Lire l’article au complet (en portugais)
Brésil : les récipératrices dénoncent la violence misogyne (-) by MNCR (07/02/2015)
C’est avec une profonde déception que nous les récupératrices, travailleuses, mères et chefs de famille, dénonçons l’intolérance et le manque de valeurs démocratiques que nous voyons maintenant s’afficher sur des autocollants de voiture. Ces images sous-tendent une nation misogyne et souillent non seulement l’image de notre présidente, mais aussi l’image d’une femme qui a remporté les élections en toute légitimité et qui représente notre pays. Le débat qui se déroule en ce moment n’est pas un débat politique mais un débat sur le genre, les actes qui nuisent aux droits des femmes. Jamais dans l’histoire du Brésil, avec le cortège d’atrocités commises par d’anciens présidents, a-t-on vu fouler aux pieds l’honneur et l’image d’un président au travers des propos sexistes et lâches comme ceux qui sont dirigés en ce moment contre la président Dilma Rousseff, un leader qui aidé à restaurer la démocratie au Brésil. Nous dénonçons publiquement et formellement toute forme de violence et les propos sexistes, misogynes et lâches en guise de débats politiques. Nous dénonçons les images que diffusent les médias populaires de notre pays. Lire le communiqué de presse original (en portugais).
Les récupératrices se sont associées à d’autres mouvements sociaux pour partager les expériences communes (Brésil) by mncr.org.br (09/29/2015)
Les 25 et 26 septembre, les récupératrices et d’autres mouvements sociaux se sont réunis dans la ville d’Osasco, à São Paulo, pour le premier rassemblement des récupératrices dans tout l’État. Ce rassemblement, qui a attiré 400 travailleurs de 70 villes à travers l’État, avait pour objectif de mettre en commun l’expérience des femmes et les enseignements tirés de leur lutte pour les droits et le leadership en milieu de travail comme les coopératives et les associations. Les militants d’autres mouvements sociaux, comme le Mouvement des paysans sans terre (Movimento de Trabalhadores Rurais), le Mouvement des femmes afro-brésiliennes (Coletivo Impulsionador da Marcha das Mulheres Negras), le Réseau d’économie solidaire (Rede de Economia Solidária), Femmes dans l’Emploi Informel : Globalisation et Organisation (WIEGO), entre autres, ont été invités à y participer. Les récupérateurs ont également participé à des ateliers sur la diversité sexuelle, la violence contre les Afro-Brésiliennes, la division du travail dans les coopératives et la tenue d’ateliers sur les questions de genre à l’intention des hommes. La santé, la violence domestique, l’éducation et l’économie solidaire sont au nombre des thèmes abordés au cours de la réunion. Les tables rondes ont vu examiner, entre autres, la reconnaissance professionnelle. Les femmes ont fait savoir qu’elles sont obtenu des contrats auprès de leur municipalité, une expérience positive, mais souligné aussi la nécessité de former les travailleuses qui voudraient constituer leur coopérative et qui n’ont pas encore eu le permis municipal. Au terme du rassemblement, les travailleurs ont défilé dans les rues d’Osasco pour mettre leurs progrès et revendications au devant de la scène et mieux sensibiliser la population. Ils ont également exigé l’égalité des sexes. Lire l’article original (en portugais).
La Fédération des récupérateurs à la Rencontre mondiale des mouvements populaires (Argentine) by FACyR (07/09/2015)
Le 9 juillet, la deuxième Rencontre des mouvements populaires a eu lieu au Coliseo Municipal de Santa Rosita, à Santa Cruz, en Bolivie, et des milliers de délégués venus de plus de 40 pays y ont participé. Une table ronde sur « l’emploi », l’un des principaux thèmes de la Rencontre, le « logement » et la « terre » étant deux autres, a été organisée. Une autre table ronde intitulée « De l’exclusion à l’organisation des travailleurs à la base » a réuni plusieurs dirigeants et délégués de plusieurs pays, y compris des hommes et des femmes leaders des mouvements populaires. Dans son allocution, Esteban Castro a déclaré : « Pour nous membres de la CTEP, nous voyons la situation ainsi : le capitalisme et le plans de développement laissent beaucoup de travailleurs sans emploi, donc nous avons dû en créer un. Donc, nous avons besoin [d’une] organisation syndicale qui rassemble tous ces travailleurs; ils ne reviendront pas au même système qui les a négligés. » « Aujourd’hui, nous disons aux sociétés, allez au diable !’ Nous n’avons pas besoin de vous ! Nous, les travailleurs, savons organiser la production, faire le commerce, et nous avons de la dignité, et très certainement la Bolivie a prouvé que les travailleurs ont de la dignité. Et voilà qu’il est là, Evo Morales ! Et en voilà la preuve, la dignité du peuple ! », a conclu Castro. Lire l’article au complet (en espagnol).
Entente de solidarité entre récupérateurs et concierges (Argentine) by Federación Argentina de Cartoneros (FACYR) (10/04/2015)
Le Syndicat unique des concierges (ou SUTERH, son acronyme en espagnol) et la section locale (Buenos Aires) de la Fédération argentine des récupérateurs (ou FACyR-CTEP, son acronyme en espagnol) ont signé un accord de solidarité pour une « ville plus propre et plus saine offrant du travail formel et décent ». En octobre, à l’occasion de la 3e réunion, plus de 200 concierges et récupérateurs urbains se sont réunis et les deux groupes ont échangé leurs points de vue et visité l’usine de recyclage pour voir de près le processus de classification effectué par les récupérateurs de matériaux. Le but de l’accord est d’amener les concierges et les récupérateurs à travailler ensemble à la gestion des déchets et, de là, à protéger l’environnement. Parmi les points clés mis en évidence par les délégués figurent la formalisation et l’insertion sur le marché avec pleins droits, le travail décent, de bonnes conditions de travail, la formation, les loisirs, la retraite et le droit de se syndiquer. L’accord repose sur quatre éléments principaux : la sensibilisation; le triage à la source; le zéro déchet, objectif irréalisable sans la participation des récupérateurs qui en savent plus sur la situation des déchets à Buenos Aires; enfin, le consensus sur le fait que la politique de l’environnement ne peut être laissée au soin du marché et qu’il faut s’assurer des quotas et des prix de vente minimum et détourner des milliers de tonnes de déchets des sites d’enfouissement. Regardez la vidéo.
Scènes du cœur du recyclage : une série (-) by Sonia Dias, WIEGO (10/19/2015)
La série « Scènes du cœur du recyclage », coordonnée par Sonia Dias, spécialiste de déchets WIEGO, vise à mettre en évidence, au travers des textes et des vidéos sommaires, les défis que connaissent les récupérateurs dans le monde d’aujourd’hui. Par ailleurs, la série vise à faire connaître les projets qui mettent en valeur la coopération, le partenariat et l’intégration dans les villes qui s’attachent à promouvoir l’inclusion sociale. Loin de vouloir analyser en profondeur ces dynamiques, la série recense plutôt les questions, les défis et les expériences importants qui pourraient éventuellement alimenter des études de cas et des travaux de recherche.
Afrique
Atelier à Cape Town : les récupération y discutent des stratégies pour se faire reconnaître (Afrique du Sud) by Vanessa Pillay, WIEGO ORP Consultant (06/30/2015)
Les 26 et 27 mai 2015, 30 récupératrices de matériaux se sont réunies à la maison communautaire à Salt River, à Cape Town, à l’occasion d’un atelier facilité parWIEGO en partenariat avec International Labour Research and Information Group(ILRIG), pour parler des défis auxquels elles sont confrontées, en tant que femmes récupératrices à domicile, au travail et au sein de leurs organisations, et explorer ce qui doit changer. Ces femmes, dont dix sont venues de villes et de villages à l’extérieur de Cape Town et dont la plupart n’avaient jamais pris l’avion ni été à Cape Town avant, sont membres de l’Association des récupérateurs d’Afrique du Sud (SAWPA) — une organisation nationale — et de Siyacoca (qui signifie « Nous nettoyons » en Xhosa), une organisation locale de Cape Town. Au fil des échanges d’expériences au travers des exercices interactifs de cartographie sociale, les femmes ont mis en évidence les défis qu’elles veulent aborder, tels que le manque de respect de la part des voisins et de la famille, le harcèlement sexuel, le viol, le fait d’avoir à travailler avec leurs enfants dans des conditions dangereuses, faute de garderie abordable, et la discrimination fondée sur le sexe de la part des responsables locaux. Parmi les idées mises en avant, les femmes entendent créer des coopératives de travailleurs, autonomiser les femmes en s’élevant contre le harcèlement, lutter pour se faire reconnaître et faire respecter leurs droit tels que le congé de maternité. Un point saillant de l’atelier était la projection du message que Madalena Duarte, récupératrice membre d’une coopérative au Brésil, a adressé au groupe de femmes. En regardant la vidéo, les femmes ont pris conscience du fait que, bien que séparées par des continents, leur situation se ressemble beaucoup. Les activités de suivi ont été planifiées pour faire avancer ce travail. Lire l’article au complet (en anglais)
Une entrevue avec Thulisiwe Khumalo, récupératrice et leader (Afrique du Sud) by Vanessa Pillay, WIEGO ORP Consultant (06/23/2015)
Thulisiwe a commencé à travailler sur une décharge, il y a cinq ans, pour Wetland Recycling, une entreprise détenue par un blanc. En 2013, après trois ans de salaires irréguliers, une expérience peu réjouissante, elle a décidé de quitter l’entreprise et de travailler ailleurs à son propre compte. Peu de temps après, dix récupératrices se sont réunies et ont tenté de former une coopérative, mais leur demande auprès de la municipalité fut rejetée parce que, selon les agents municipaux, les membres étaient « trop vieux ». Armé de persévérance, le groupe a réussi à se constituer en avril 2015 en une coopérative de 8 femmes et 2 hommes, appelée Enhlosweni Coop. (le mot Enhlosweni signifie lieu des intentions / espoir / buts en isiZulu). De fait, les femmes ont dû supplier deux hommes de se joindre au groupe, car elles sentaient qu’elles marquaient le pas devant les responsables municipaux et qu’elles n’étaient pas prises au sérieux en tant que femmes. Mais, comme l’explique Thulisiwe, maintenant que les hommes se sont joints au groupe, ils travaillent bien ensemble et se partagent la responsabilité d’assurer la réussite de leur coopérative. Thulisiwe affiche son adhésion à des valeurs fortes, celles du collectivisme, en expliquant comment la coopérative a été formée et comment ils ont convenu de travailler ensemble malgré leurs difficultés initiales de se faire inscrire. Au cours de leur constitution, la coopérative avait reçu de différents ministères du soutien à la formation et, selon Thulisiwe, cette expérience formatrice leur a inculqué les fortes valeurs du collectivisme sur lesquelles la coopérative a été fondée. Bien que la municipalité offre des installations sanitaires de base à la décharge où travaillent Thulisiwe et ses collègues, il y manque encore un abri de travail adéquat et un espace de stockage sûr pour leur articles à recycler. Lire l’article au complet (en anglais)
Vers une organisation solide des récupérateurs en Sierra Leone (Sierra Leone) by Chris Bonner (WIEGO) (07/16/2015)
Aaron A Boima est commerçant informel à Freetown et secrétaire général de la Sierra Leone Traders Union (SLeTU). Il est aussi coordonnateur de huit syndicats de travailleurs de l’économie informel affiliés à la fédération syndicale centrale, le Sierra Leone Labour Congress (SLLC). Lors de la Conférence internationale du Travail à Genève, en juin 2015, il a parlé à Chris Bonner, directrice du programme Organisation et représentation de WIEGO, des efforts d’organisation des récupérateurs de matériaux dans son pays : « En 2014, j’ai commencé à organiser les récupérateurs de matériaux à Freetown, la capitale de la Sierra Leone. J’ai commencé petit. Dix récupérateurs provenant de deux décharges ont assisté à la première réunion. De là, j’ai organisé des réunions dans quatre villes et, à la fin de ce processus, 711 récupérateurs au total se sont inscrits : 251 femmes et 460 hommes, qui avaient participé aux discussions centrées sur leur situation et les raisons ou la nécessité de s’organiser. Ils ont pris la décision de fonder le réseau appelé le Network of Waste Pickers of Sierra Leone (NEWAP-SL). Malheureusement, la crise d’Ébola perturbé les efforts d’organisation (…). En tant que coordonnateur de l’économie informelle de la SLLC, je prévois négocier avec le maire de Freetown et le Conseil municipal pour qu’ils nous aident et/ou assurent un travail de remplacement aux récupérateurs touchés. Comme Aaron, je dis : « C’est maintenant le moment de reprendre l’initiative et de bâtir une organisation solide des récupérateurs en Sierra Leone, qui peut se joindre aux huit autres syndicats, afin qu’elle puisse être reconnue et négocier pour leurs droits en tant qu’affilié de la SLLC. » Je vois aussi l’importance du partage d’informations avec d’autres récupérateurs en Afrique et dans le reste du monde. Lire l’article au complet (en anglais).
Initiative pour les emplois durables : Pietermaritzburg rate le coche (Afrique du Sud) by Musa Chamane, GroundWork (07/02/2015)
Jeudi dernier, au stade Gwala Harry, quinze recycleurs ont paralysé une réunion de gestion des déchets municipaux, et ce pendant une heure, parce que, bien qu’ouverte à tous les résidents de la municipalité d’uMgungundlovu, la municipalité a déclaré qu’elle ne pouvait accueillir que deux récupérateurs de matériaux et non quinze. Représentant 300 récupérateurs de la décharge du chemin New England, les quinze récupérateurs ont refusé de quitter les lieux tant que leurs préoccupations n’auraient été entendues à nouveau. Depuis bientôt trois ans, les récupérateurs attendent des progrès sur la construction d’une installation de recyclage de matériaux. En 2011, le ministère de la Gouvernance coopérative et des affaires traditionnelles (CoGTA) avait attribué à la municipalité du district d’uMgungundlovu 21 millions rands à la condition qu’elle construise cette installation en un an, sinon le financement serait retiré. Pour les municipalités, l’importance de l’installation réside dans la création d’emplois et d’espace supplémentaire à la décharge pour les articles non recyclables. Pour les récupérateurs, elle réside dans la possibilité de s’assurer des moyens de subsistance durables, d’améliorer leurs conditions de travail hors de la décharge et de recycler plus d’articles et de gagner davantage. En mars, le maire du district, l’honorable Yusuuf Bhamje, et le directeur municipal Sbusiso Khuzwayo ont remis le projet à la municipalité locale de Msunduzi citant des difficultés d’ordre institutionnel entre les deux municipalités. Ces difficultés n’ont pas été expliquées. Les suivis ultérieurs auprès de la municipalité de Msunduzi ont poussés certains responsables municipaux à revenir sur l’engagement à l’ordre du jour de la réunion. Les récupérateurs se sont alors vus ramenés à la case de départ, les deux municipalités ayant raté le coche. Lire l’article au complet
Europe
Marché social solidaire et écolo des récupérateurs vendeurs biffines (France) by Asso Amelior (09/09/2015)
Paris, le mardi 4 aout 2015, à Ménilmontant, en retrait d’une foule sous le choc, un homme vêtu de son uniforme de la police nationale s’est assis sur le trottoir et, tenant l’arrondi de son visage dans ses mains, pleure le décès d’un enfant de 5 ans. Ce dernier a été percuté par un camion alors qu’avec sa soeur ils traversaient le boulevard pour rejoindre le marché des biffinEs, sur le terre plein séparant le 11eme arrdt du 20eme,sur la place Jean Ferrat ou leurs proches tentaient de gagner quelques euros en exerçant l’activité de revente de biens d’occasions glanés pour (sur)vivre. Paris, au fil des ans et de l’inaction politique, s’est changé en une Bastille moderne pour les descendantEs de la tradition des chiffonnierEs parisienNEs, des pucierEs, et des marchandEs de rues de recup’. Dans la capitale européenne des ventes de biens de recup’ à la sauvette, au sein d’une des pires régions d’Europe en terme de recyclage de ses « déchets, les récupérateurs-vendeurs, les biffinEs et leurs acheteurs, vivant la plupart sous les seuils de pauvreté, ne bénéficient d’aucune aide afin de trouver une place dans des espaces de ventes autorisés et dignement organisés localement. Ils et elles se trouvent ainsi contraient d’exercer dans des conditions de travail rendues de plus en plus difficiles voire violentes et dangereuses, irrespectueuses des droits humains fondamentaux et insupportables, au sens propre comme au figuré.
North America
Recyclage sûr et durable : la protection des travailleurs qui protègent la planète (États-Unis d’Amérique) by GAIA (06/23/2015)
Le recyclage est ce qu’il convient de faire, mais nous devons faire en sorte que les travailleurs recycleurs le font en toute sécurité. Le recyclage, mesure de réduction des déchets et en faveur du climat, est l’une des approches privilégiées par les villes à travers les États-Unis avec d’énormes avantages sur les plans environnemental et économique. Toutefois, selon un nouveau rapport, le travail réel consistant à trier les articles à recycler peut présenter inutilement de dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs. De 2011 à 2013, dix-sept travailleurs sont morts au travail et les recycleurs risquent deux fois plus d’être blessés au travail que le travailleur américain moyen. Ces taux de blessures et de mortalité élevés résultent des conditions de travail dangereuses, notamment l’exposition à des matières et articles dangereux lors du tri, comme des aiguilles hypodermiques, des produits chimiques toxiques et des carcasses d’animaux, et du travail dans l’entourage de l’équipement lourd. En veillant à la conformité au règlement en matière de santé et de sécurité dans toute l’industrie, les villes peuvent protéger les travailleurs qui protègent notre planète. Lire le rapport au complet
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