Chers récupérateurs et alliés:
Nous sommes heureux de partager avec vous le 8ième numéro du bulletin de nouvelles de l’Alliance mondiale des récupérateur « Pas de frontières pour ceux qui luttent!». Dans ce numéro trimestriel, nous partageons quelques histoires de récupérateurs à travers le monde. En Afrique du Sud, les membres de l’Alliance sud-africaine des récupérateurs (SAWPA) ont interpellé leur gouvernement, lui demandant de mettre fin aux projets d’incinération.
En République dominicaine, les récupérateurs ont parlé haut et fort pour dénoncer les dangers qui les attendent à la décharge. Au Brésil, les travailleurs du site déversement continuent leur lutte pour faire respecter leur droit à la rémunération et l’inclusion, et contre l’incinération. Les récupérateurs organisés de la décharge Uruguaiana ont connu la victoire après une campagne de solidarité réussie.
Et maintenant, les politiques inclusives mises en oeuvre en Colombie sont à risque depuis que le maire Gustavo Petro a été relevé de ses fonctions le 9 décembre. Nous vous prions de prendre le temps de signer cette pétition préparée par les recycleurs de Bogota, demandant instamment à l’inspecteur-général Alejandro Ordóñez de se revenir sur sa decision.
La saison a été fort productive pour les mouvements nationaux, avec l’apparition de nouveaux mouvements au Costa Rica et en République dominicaine — et les conférences de récupérateurs, tenues en Bolivie, au Venezuela et en Inde. Aux Philippines, les récupérateurs ont participé à des ateliers régionaux sur l’organisation. Lors de la Journée d’action mondiale contre l’incinération le 8 novembre, des récupérateurs de nombreux différents pays ont marché et partagé leurs messages. À Pune en Inde, le syndicat KKPKP continue à promouvoir un programme de bourse et le droit à l’éducation pour les enfants des récupérateurs. Enfin, n’oubliez pas que l’événement Expocatadores, réunissant au Brésil les récupérateurs de mateériaux, les dirigeants du gouvernement et de l’industrie, se tiendra du 18 au 20 décembre à São Paulo.
En toute solidarité,
Deia, Lucia et Pablo
Équipe de WIEGO, pour soutien aux communications de GlobalRec
Sommaire
Asie
Inde
Afrique
Amérique latine
International
Hémisphère Nord
Asie
Les récupérateurs s’unissent pour revendiquer leurs droits et dénoncer la corruption gouvernementale (Philippines – septembre 2013)

Photo: EcoWaste Coalition.
Le 3 septembre, le dernier de trois ateliers régionaux offerts aux récupérateurs s’est tenu à Luzon, aux Philippines. La Coalition EcoWaste a organisé l’événement, réunissant 44 récupérateurs (sans parler des groupes de soutien et des organisations) et des représentants de diverses organisations d’à travers Luzon. Ils y ont développé un programme commun pour les récupérateurs, afin d’améliorer leur sort et leur permettre d’atteindre un meilleur mode de vie et de gagne-pain, et éventuellement, de pouvoir offrir à leurs enfants un meilleur avenir. Ils se sont prononcés contre la corruption, qui bafoue leur droit à la reconnaissance sociale et à la protection légale. Il existe depuis 2010 un cadre national pour l’inclusion du secteur informel à la gestion des déchets, mais selon les organisateurs, sa mise en oeuvre efficace et son application sont parmi les principaux défis. Pendant l’atelier, les participants ont partagé leurs expériences et leurs défis: l’accès sécuritaire aux déchets, l’exposition aux risques envers la santé et un soutien gouvernemental insuffisant. Ils ont accepté qu’il faudrait renforcer les organisations afin de relever ces défis. Lire l’article. Vous pouvez lire la Déclaration d’unité (en anglais) ici.
Inde
Le syndicat KKPKP continue à promouvoir un programme de bourse et le droit à l’éducation (Inde – septembre 2013)

Photo: KKPKP
Le KKPKP a revendiqué le programme des occupations insalubres au palier du gouvernement d’état. Stree Mukti Sangatana, un organisme féministe qui oeuvre auprès des récupérateurs, a aussi participé à ce processus. Le KKPKP a aussi travaillé aux paliers municipal et étatique sur le programme Droit à l’éducation pour les enfants sous-privilégiés. Il y a eu des obstacles et des incidents de non-conformité par les écoles, qui continuent à harceler les enfants et les parents. Un film ((en anglais) sur le Droit à l’éducation a été tourné pour sensibiliser différents publics et pour expliquer la position juridique correcte. Lire l’article.
Une mise à jour des récupérateurs à Bangalore (Inde – septembre 2013)

Image: Hasirudala
La ville de Bangalore (BBMP) a créé un centre de collecte des déchets secs qui gère les déchets recyclables inorganiques de façon décentralisée. La ville projette de créer 197 tels centres. Grâce à l’intervention de Hasiru Dala, 29 centres sont maintenant gérés par le secteur informel, dont les récupérateurs et les marchands de ferraille. Quatre récupérateurs et deux vendeurs de ferraille ont conclu une entente avec la ville pour la gestion de ces centres. Hasiru Dala est une organisation de récupérateurs basée sur leur adhérents qui cherche à améliorer les conditions de travail et assurer un accès continu aux articles recyclables dans la ville de Bangalore en Inde. Hasiru Dala fournit du soutien technique pour la gestion de ces centres. Un système centralisé visant à maintenir des statistiques a été établi. Le potentiel qu’offrent les déchets recyclables a attiré de nombreux recycleurs et acheteurs de gros, qui ont abordé Hasiru Dala pour acheter des matériaux. Cela pourrait engendrer de meilleurs prix pour les matériaux recyclables triés par le centre. Lire l’article.
La lutte pour les droits des récupérateurs à Pune se poursuit (Inde – septembre 2013)
La pression contre les entrepreneurs privés s’accumule depuis que le gouvernement municipal de Pimpri Chinchwad (PCMC) a retenu le paiement d’une entreprise en raison de sa violation des droits du travail. Les nouveaux contrats proposés par le gouvernement municipal sont censés assurer que les travailleurs reçoivent le salaire minimum. Le gouvernement municipal de Pune a reconnu les avantages que confèrent les faibles coûts et le modèle durable de la coopérative SWaCH, et cherche à renouveler le contrat de SWaCH. Or, la SWaCH a pris la position qu’il faudrait modifier le protocole d’entente pour que les récupérateurs continuent à travailler. Avant de signer une nouvelle entente, la coopérative exige que le gouvernement de Pune révise ses coûts, majore la rémunération des membres et du personnel du SWaCH, et examine de plus près les clauses échappatoires présentes dans l’entente existante.Lire l’article.
Pétition visant l’intégration des récupérateurs aux systèmes de gestion des déchets solides en Inde (Inde – septembre 2013)
Des millions de travailleurs participent à la collecte, le triage, le recyclage et la vente recyclables. Les récupérateurs réduisent les émissions de carbone en économisant de l’énergie et en assurant le recyclage et la réutilisation. Non seulement protègent-ils l’environnement, mais aussi permettent-ils aux gouvernements d’économiser de l’argent de réduire leur empreinte de carbone. Malgré les avantages qu’ils fournissent à la société, les récupérateurs doivent endurer des conditions de travail et de logement pénibles, et jouissent de bien peu de droits, de reconnaissance et de soutien de la part du gouvernement. De plus, on refuse de les inclure dans les systèmes publics de gestion des déchets solides. À Delhi, les récupérateurs font face à la discrimination de la part des associations communautaires, de la police, de la municipalité et de biens d’autres groupes. « On les traite comme des réfugiés dans leur propre pays », déclare la pétition. De plus, la pétition demande que les usines de valorisation des déchets soient rejetées, en particulier dans le cas d’une usine proposée à Okhla à New Delhi, où une telle usine a été construite en 2012, sans avoir produit d’électricité jusqu’ici, tout en continuant à polluer la communauté qui l’entoure. Lire le pétition. Lire le rapport de l’IKMM sur l’Assemblée verte nationale sur la législation touchant les déchets et les récupérateurs (en anglais), tenue en octobre.
SAFAI SENA: Le bulletin de nouvelles « Safainama: la voix des récupérateurs » est maintenant disponible!
Safai Sena a publié son premier bulletin de nouvelles en anglais. Dans « Safainama: la voix des récupérateurs », vous pourrez lire des articles au sujet des récupérateurs en train de manifester à Ghaziabad, des problèmes de privatisation auxquels font face les récupérateurs à Delhi, l’histoire de Manwara Begum et le traitement abusif qu’elle et sa famille ont reçu aux mains de la police à Delhi, les récupérateurs qui travaillent à Chintan ayant ouvert trois écoles, et l’histoire de Rekha, une ancienne récupératrice de déchets qui gère maintenant les déchets et les services ménagers pour un bazaar artisanal à Delhi. Lire le bulletin de nouvelles (en anglais).
Afrique
En Afrique du Sud, les récupérateurs demandent que leur gouvernement mette fin aux projets d’incinération (Afrique du Sud – novembre 2013)

Photo: SAWPA/GroundWork.
Dans une lettre adressée au ministère de l’environnement, l’Association sud-africaine des récupérateurs (SAWPA) fait appel au gouvernement pour qu’il mette fin à la construction de l’installation d’incinération des déchets EnviroServ au site de déchets Chloorkop. « Les incinérateurs de déchets sont un échec des bonnes pratiques de gestion des déchets et enlèveront les emplois et les gagne-pains des récupérateurs sud-africains. Selon la loi régissant la gestion des déchets en Afrique du Sud, la Waste Act de 2008, l’incinération doit être le dernier recours du cycle de gestion des déchets, emprunté seulement après avoir essayé et éprouvé les possibilités de triage des déchets à la source, la récupération des matériaux et le recyclage ». La lettre décrit le rôle de l’Alliance en tant qu’affiliation collective et démocratique de récupérateurs organisés qui travaillent à plus de 70 sites déversements à travers le pays. Selon l’article, « les emplois des récupérateurs et des petits recycleurs sont menacés par les incinérateurs et les installations qui transforment les déchets en énergie, puisqu’elles utilisent les matériaux recyclables comme carburants. Le recyclage crée entre 10 et 20 fois plus d’emplois que les incinérateurs ». L’Association revendique aussi l’interdiction des incinérateurs à l’échelle du pays, l’investissement dans les biogaz et des programmes « zéro déchets », ainsi que le soutien, la reconnaissance et l’intégration des récupérateurs à la gestion des déchets. Lire l’article.
Amérique latine
La solidarité avec les récupérateurs de la décharge Uruguaiana (Brésil – novembre 2013)
À la fin novembre, le Movimento Nacional dos Catadores de Materiais Recicláveis (MNCR) ont organisé une semaine de solidarité avec les travailleurs de la décharge Uruguaiana, dans l’état de Rio Grande do Sul. Les récupérateurs qui s’y trouvent travaillent dans la ville depuis plus de 50 ans. Soixante-quinze des cent cinquante à trois cents récupérateurs de la décharge ont été organisés et sont membres du MNCR depuis 2003. Le gouvernement municipal dit qu’il prévoit fermer la décharge, embaucher une entreprise privée, et commencer à incinérer ses déchets. Les récupérateurs ont organisé des manifestations et participé à des rencontres, dont l’une a accueilli le gouverneur et l’ancien président Lula. Pendant cette semaine de solidarité, le MNCR a fait appel aux récupérateurs et leur alliés afin qu’ils démontrent leur soutien pour les récupérateurs de Uruguaiana. Lire l’article au complet. Mise à jour: le 29 novembre, les récupérateurs ont bloqué l’entrée de la décharge avec des pneus et des charrettes tirées par des chevaux. Pendant ce temps, une audience publique pour discuter de la situation des récupérateurs s’est tenue, où le MNCR a présenté un dossier aux dirigeants de la ville, décrivant des décénnies de violations. Le MNCR y a aussi présenté une lettre adressée au maire, demandant qu’il la signe. Cette lettre présentait une liste de revendications, dont un espace de travail convenable et un système de recyclage qui intègre les récupérateurs, et la fin du contrat avec l’incinérateur. Le maire a signé la lettre, accédant à toutes les demandes. Le MNCR remercie tous et chacun de leur participation à cette lutte! Lire l’article.
D’autres actions anti-incinération ont été prises au Brésil en novembre. Dans la ville de Campinas, dans l’état de São Paulo, les récupérateurs ont manifesté devant l’édifice municipal pour protester contre l’incinération et la privatisation des déchets, et pour revendiquer la reconnaissance du travail fait par les 14 coopératives de la ville. Après la manifestation, ils ont participé à une audience publique au sujet du plan de recyclage de la ville. Lire l’article au complet (en portugais).
Les récupérateurs du Venezuela tiennent leur 3ième conférence nationale (Venezuela – novembre 2013)
Les 20 et 21 novembre, les récupérateurs se sont réunis dans la ville de Maracaibo, dans l’état de Zulia au Venezuela, à l’occasion de leur 3ième conférence nationale. La conférence avait comme but d’initier la conception du Plan des récupérateurs pour la collecte des matériaux recyclables dans les municipalités. Le plan sera coordonné et mis en oeuvre par les récupérateurs, dans le but de promouvoir la séparation à la source et la culture de recyclage. L’énoncé de mission pour la conférence était de « promouvoir la dignité, l’égalité et la reconnaissance de notre travail en tant que récupérateurs pour la société et le gouvernement vénézuéliens, et d’encourager, au moyen d’incitatifs, l’intégration, l’organisation et la formation de nos camarades dans chaque état du pays ». Felipe Rosario, du Réseau latino-américain des récupérateurs (Red Lacre) et Alex Cardoso, du Movimento Nacional dos Catadores de Materiais Recicláveis (MNCR) ont participé aux discussions tenues dans le cadre de la conférence. Lire l’article affiché. Lire l’article de suivi (en espagnol).
Les récupérateurs en the République dominicaine soulignent les dangers associés à une décharge (République dominicaine – octobre 2013)

Conférence de presse. Photo: L’Association des recycleurs de l’EcoParque Rafey.
En octobre, l’Association des récupérateurs de la décharge Eco Parque Rafey en République dominicaine a alerté les dangers associés à une décharge appelée la Vertedero Municipal de Santiago de los Caballeros. Pour cause de mauvaise gestion, la décharge prend feu souvent. L’Association a déclaré que les incendies étaient le résultat d’une lacune de gestion depuis le 13 juin 2013. Depuis cette date, l’équipement opérationnel demeure non réparé malgré les affirmations de la part du gouvernement municipal qu’il l’avait réparé. Les membres de l’Association ont aussi affirmé que la décharge a depuis longtemps dépassé sa limite, et que les déchets sont donc maintenant déposés dans la rue. Les récupérateurs de l’association souhaitent exprimer clairement qu’ils n’ont rien à voir avec les incendies, qui d’après eux sont causés par une mauvaise gestion. Lorsque personne ne les observe, ils étouffent les feux avec des déchets, selon le communiqué de presse. Les récupérateurs ont fait appel au maire de Santiago et au ministre le l’environnement, leur demandant d’assumer la responsabilité du problème. S’ils ne le font pas, il est fort probable que d’ici un mois, ils devront trouver du terrain pour une autre décharge. Lire le texte intégral du communiqué de presse. Lire l’article.
Nouvelles études au Brésil sur le rôle des femmes et des afro-brésiliens dans le contexte du recyclage informel (Brésil – octobre 2013)
Une étude récente de l’Institut IPEA au Brésil a révélé la contribution sociale et environnementale des récupérateurs et le rôle important que jouent les récupératrices en particulier. À l’aide de données de recensement, l’étude a constaté que les femmes forment la majorité des récupérateurs. L’étude a aussi constaté que 700 000 enfants dépendent du revenu provenant de la récupération des déchets effectuée par leur famille. Les femmes ont assumé un rôle de leadership dans de nombreuses coopératives à travers le Brésil. Les récupératrices organisent d’autres travailleurs. Leur expérience à la tête de la famille est reflétée dans leurs efforts d’organisation dans les coopératives et les associations. Le rôle de la femme dans la séparation et le triage des matériaux dans le milieu de travail est vital et ne devrait pas être sous-estimé simplement parce qu’il ne comporte pas l’utilisation de machinerie, qu’opèrent typiquement les hommes. Lire l’article au complet (en portugais). Selon une autre étude menée par l’institut brésilien IPEA, deux tiers des récupérateurs s’auto-identifient comme étant afro-brésiliens. L’étude constate également que de nombreux récupérateurs afro-brésiliens ne sont pas dénombrés dans les statistiques puisqu’ils sont sans abri ou vivent dans des logements précaires. Les récupérateurs afro-brésiliens constituent aussi la majorité de ceux qui vivent dans la rue, selon le ministère du développement social et de lutte contre la faim. Lire l’article au complet (en portugais).
Vers un mouvement national des récupérateurs en République dominicaine (République Dominicaine – octobre 2013)

Silvio Ruiz Grisales del Silvio Ruiz Grisales du comité mondial du Réseau des recycleurs de l’Amérique latine et des Caraïbes, prêtant le serment requis des dirigeants du Mouvement national. Photo: Red Lacre.
Le 26 octobre, les récupérateurs organisés de la République dominicaine ont lancé leur Mouvement national, qui vise à revendiquer des politiques publiques qui sont inclusives sur le plan social pour les milliers de recicladores qui travaillent dans les décharges et les rues de la République dominicaine. Le mouvement a été lancé lors de la Première conférence nationale des récupérateurs de la République dominicaine, tenue à Santiago de los Caballeros du 24 au 26 octobre. Les récupérateurs de 10 municipalités y ont participé, ainsi que des délégués des associations de récupérateurs du Chili et de la Colombie. L’une des tâches principales du mouvement national était rendre publique la discussion de la loi nationale sur la gestion des déchets, jusqu’ici inaccessible au public, et d’assurer l’inclusion des voix des récupérateurs à la discussion. En République dominicaine, il y a 348 décharges à ciel ouvert, où travaillent quelque 5 000 récupérateurs. Lire l’article.
Les récupérateurs du Brésil se sont fait entendre lors de la 4ième Conférence nationale sur l’environnement (Brésil – octobre 2013)
La 4ième Conférence nationale sur l’environnement, tenue du 24 au 27 octobre, a regroupé 1 200 délégués de la société civile, du gouvernement et du secteur privé pour discuter de la mise en oeuvre d’une politique nationale brésilienne sur la gestion des déchets. Le MNCR a participé à tous les stades du processus, avec des mois de conférences locales, étatiques et régionales pour préparer la conférence principale. En tout, 40 000 récupérateurs ont participé au processus, dont l’enjeu principalement débattu était l’incinération, qui vient à l’encontre des objectifs de la politique nationale de zéro déchets et d’inclusion sociale. L’industrie et les entreprises privées de gestion des déchets déploient énormément d’efforts pour promouvoir l’incinération. Un autre thème controversé était celui de la Responsabilité du producteur. Les récupérateurs et les groupes de militants soulignent que le secteur de l’emballage devrait financer la destination finale adéquate de leurs emballages. La conférence a débuté par une manifestation (organisée par les récupérateurs) contre l’incinération et la privatisation et en faveur du recyclage favorisant l’inclusion sociale et la reconnaissance des récupérateurs. Le Mouvement national a mis de l’avant trois propositions, approuvées par la suite par les participants à la conférence: aucun partenariat public-privé, le développement de technologies socialement inclusives et le financement et le soutien des récupérateurs organisés et indépendants (surtout ceux qui travaillent dans des situations précaires dans la rue et dans les décharges). Lire l’article.
Le MNCR: au Brésil, la lutte pour obtenir la sécurité sociale pour les récupérateurs se poursuit (Brésil – octobre 2013)
Les membres du Movimento Nacional dos Catadores de Materiais Recicláveis (MNCR) font pression auprès des membres du congrès afin qu’ils accélèrent l’adoption d’une loi qui rajouterait les récupérateurs à la liste des professionnels ayant bénéficié de la sécurité sociale. Tout comme les petits agriculteurs et les pêcheurs artisanaux, en vertu de cette loi les récupérateurs contribueraient deux pour cent de leur salaire vers un fonds de retraite. Erika Kokay, membre du congrès, a déposé un autre projet législatif qui présente certaines des demandes du MNCR, qui vise non seulement les récupérateurs indépendants mais aussi ceux qui sont regroupés en association. Le MNCR revendique aussi l’inclusion du temps travaillé par les récupérateurs jusqu’à la mise en oeuvre de la loi. Pour les plus de 70 pour cent des récupérateurs au Brésil qui gagnent le salaire ou minimum ou encore moins, la cotisation de 2 pour cent serait nettement plus accessible que le 11 pour cent que paient actuellement certains d’entre eux. En vertu de la loi actuelle, ceux qui gagnent plus que le salaire minimum doivent verser 20 pour cent de leur salaire à un fonds de sécurité sociale. Lire l’article.
Les récupérateurs boliviens réclament leur droits en matière de sécurité sociale (Bolivie – septembre 2013)

Plénière des récupérateurs boliviens. Photo: Recicladores Bolivia.
Les associations de récupérateurs de sept villes boliviennes ayant participé à la deuxième conférence nationale ont manifesté pour revendiquer l’adoption d’une loi qui les reconnaît en tant que travailleurs et leur donne droit aux avantages de sécurité sociale. Lire the article dans le Correo del Sur. En guise de contexte, voici un communiqué de presse (en espagnol) datant de la 1ière Conférence nationale en 2011.
Le MNCR: La municipalité de Porto Alegre n’aime pas les récupérateurs (Brésil – septembre 2013)

« Porto Alegre quer o fim da profissão de catadores »
Le Movimento Nacional dos Catadores de Materiais Recicláveis (MNCR) dénonce l’énoncé de Fernando Mello, coordonnateur d’un programme qui interdirait l’utilisation des charrettes tirées par des chevaux à partir de 2015. « Nous souhaitons mettre fin au recyclage informel, ainsi qu’aux autres gagne-pains informels, souvent exécutés dans des conditions inhumaines, afin de permettre à ces gens de travailler de façon formelle et d’avoir des emplois plus payants et plus dignes » a dit Mello. Le MNCR a dénoncé ces paroles puisque la profession de récupérateur de déchets a été reconnue par le gouvernement fédéral dans la Classification des emplois 2002. Leur seuil de profitabilité ne dépend pas forcément de leur insertion dans le milieu de travail formel. La récupération des déchets est une profession digne, et son rôle dans la gestion des déchets solides mérite d’être protégé. Les récupérateurs, tout comme les autres travailleurs informels, exigent que leur droit de travailler soit respecté et que le service environnemental légitime qu’ils fournissent soit reconnu. De vouloir mettre fin à la profession de récupération des déchets serait donc réprobateur, inhumain et antidémocratique. Lire l’article.
Le MTE et la Fédération des récupérateurs de l’Argentine marchent ensemble pour leurs droits (Argentine – septembre 2013)
Après la mobilisation massive du Mouvement des travailleurs exclus (MTE) et de la Fédération des coopératives de recycleurs (CTEP), des milliers de récupérateurs en Argentine obtiendront de meilleures conditions de travail, de meilleurs prix pour les matériaux recyclables et des salaires supérieurs au salaire minimum. Les entreprises privées, les intermédiaires et les fausses coopératives qui exploitent les récupérateurs seront boycottés. Visualiser la vidéo.
Les récupérateurs du Costa Rica tiennent leur première conférence (Costa Rica – septembre 2013)

Photo: La Nación.
Le 14 septembre, les récupérateurs du Costa Rica ont organisé leur première Conférence des récupérateurs, dans la ville de San Jose. Plus de 100 recycleurs de part le pays y ont participé, selon le journal La Nación. L’objectif énoncé de la conférence était de donner de la dignité aux gagne-pains des familles qui font la collecte recyclables. Des récupérateurs délégués de d’autres pays de l’Amérique latine y étaient aussi invités. L’intégration des récupérateurs du Costa Rica au Réseau de l’Amérique latine (Red Lacre) figurait parmi les sujets abordés. L’intégration sociale des récupérateurs, le renforcement du réseau national et l’importance nationale du recyclage socialement inclusif en étaient les sujets principaux. Lire l’article.
«À compter d’aujourd’hui, les récupérateurs de Rio de Janeiro souffriront de la faim» (Brésil – septembre 2013)

Capture d’écran du film documentaire intitulé «Catador», au sujet de la décharge Gericinó à Rio.
Pendant la première semaine de septembre, 246 des récupérateurs de la décharge Gericinó à Bangú, un quartier mal desservi dans la municipalité de Rio de Janeiro, faisaient face à la possibilité de la perte subite de leur moyen de subsistence. Les travailleurs ont découvert que la ville, qui depuis plusieurs mois oeuvrait à fermer la décharge, prévoyait en confier la gestion à une entreprise privée dans un délai de deux semaines et que l’accès à la décharge serait désormais interdit. Cette fermeture soudaine allait à l’encontre des promesses faites par le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes. Tout comme les récupérateurs de Jardim Gramacho, les récupérateurs de Gericinó auraient dû être indemnisés avant la fermeture de la décharge. Ils auraient aussi dû être intégrés à un plan de recyclage régional qui comprend l’opération de 4 entrepôts de recyclage. Mais après plusieurs jours de manifestations, pendant lesquelles les récupérateurs ont bloqué l’entrée à la décharge, la ville a reporté la date de fermeture jusqu’en début 2014. Au moment de cette mise à jour, il n’y avait rien en place pour garantir que les travailleurs seraient indemnisés, alors qu’un seul des entrepôts a été construit. Lire l’article.
Les représentants de Red Lacre font preuve de solidarité avec les travailleurs de décharge chiliens (Chili – août 2013)
Le 31 août, dans le cadre de la réunion de Red Lacre tenue à Santiago au Chili, 15 délégués de Red Lacre ont visité les récupérateurs à la décharge Los Molles dans la ville de Valparaíso. La visite, faite quelques jours avant sa fermeture, visait à soutenir l’organisation locale et la réintégration à la nouvelle décharge. La décharge de Los Molles existe depuis plus de 30 ans. Cent récupérateurs y travaillaient. Le processus de fermeture de Los Molles permet à la plupart des récupérateurs à temps plein de continuer à y travailler, moyennant certaines restrictions, jusqu’à la fin de l’année. Préoccupés par la perte de gagne-pain pour ces récupérateurs, le Movimiento Nacional de Recicladores de Chile a commencé à appuyer, de concert avec la Fundación Casa de la Paz et une entreprise de recyclage privée, un processus de renforcement des capacités pour les 67 récupérateurs de Los Molles. L’objectif serait de permettre au groupe de former une coopérative. Lire l’article.
Vidéo: Le projet « Pimp My Carroça » (Décore ma charrette) rehausse le profil des récupérateur
«Pimp My Carroça» (Décore ma charrette) est un projet qui rehausse la visibilité des récupérateurs, transformant leur charrettes à travers l’art, et améliorant leur estime de soi. Il s’agit d’une action collaborative qui utilise l’humour pour sensibiliser le public à cet enjeu, privilégiant le graffiti comme mode d’interaction potentiel entre les récupérateurs et la société. Pimp My Carroça oeuvre maintenant à répandre le projet dans d’autres villes. Visualiser la vidéo (avec des sous-titres anglais).
International
Journée d’action mondiale 2013 contre l’incinération (novembre 2013)
Le 8 novembre était la Journée d’action mondiale contre l’incinération. Plus de 25 actions dans 14 pays à travers six continents se sont déroulées pour protester contre l’incinération et promouvoir les alternatives zéro déchets et socialement inclusives. Un réseau international de groupes revendiquant la protection de l’environnement et de la santé ainsi que la lutte contre la pauvreté ont organisé le premier mois d’action mondial contre l’énergie polluante, soit du 11 octobre au 11 novembre 2013. Appelé Reclaim Power (Reprenons le pouvoir), ce mois d’action comprend la Journée d’action du 8 novembre contre quelque chose qui n’est pas normalement perçu comme faisant partie de l’énergie polluante, soit la combustion des déchets; autrement dit, l’incinération. La Journée d’action comprenait une Résolution mondiale contre l’incinération (en anglais) en tant qu’énergie polluante, signée par 325 organisations provenant de 60 pays. Aux Philippines, en Afrique du Sud, au Brésil et à Bahrain, les récupérateurs ont participé à des manifestations contre l’incinération. Voir une liste des activités tenues autour du monde ainsi que l’article au complet. Voir une recueil de photos de partout au monde sur la page facebook de la Global Alliance of Incinerator Alternatives (GAIA – Alliance mondiale pour des solutions de rechange aux incinérateurs). Lire l’article.
Vidéo: Les récupérateurs et les biffins français partagent le même défi (septembre 2013)
Dans cette vidéo (en portugais) tournée lors du Festival des déchets et de la citoyenneté en France, Roberto Prates Reis, du Movimento Nacional dos Catadores de Materiais Recicláveis (MNCR), décrit ainsi la réalité des récupérateurs (appelés « biffins ») en France: « Il est intéressant lorsqu’on commence à observer les expériences de gestion des déchets de par le monde et qu’on commence à comprendre que l’enjeu du moyen en subsistence est universel… en France, au cours des 200 dernières années, la récupération des déchets était en train de disparaître… les gouvernements municipaux ont interdit l’activité, les incinérateurs ont commencé à apparaître et les entreprises privées ont pris la relève (aujourd’hui, d’ailleurs, les récupérateurs reçoivent des amendes de 500 Euros si on les attrape en train de récupérer des matériaux recyclables)… Mais aujourd’hui, la récupération des déchets surgit à nouveau en raison du chômage et de l’immigration… ». Lire l’article.
Hémisphère Nord
Bilan deuxième collecte spéciale: Au delà du recyclage, le travail de valoristes!
L’événement “ Au-delà du recyclage, le travail des valoristes! », qui a eu lieu samedi 21 septembre dernier, a connu un vif succès! Les Valoristes, coopérative de solidarité, organisatrice de l’événement, a réussi à récupérer et dévier des sites d’enfouissement 24 500 contenants! L’objectif de cette journée, qui était de sensibiliser les Québécoises à l’enjeu socio-économique de la récupération de contenants à boisson, au-delà du geste environnemental de la consigne et du recyclage, a été pleinement atteint: le centre de dépôt ponctuel et le kiosque de sensibilisation créés pour l’occasion ont accueilli plus de 180 personnes! Grâce à la participation des Montréalais.ses, valoristes ou citoyennes, les artistes Pierre Allard (ATSA) et Phil Allard ont créé une œuvre géante, composée des bouteilles récupérées. L’animation a été chaudement applaudie et photographiée par les passantes.«24 500 contenants, c’est plus que les 20 000 contenants que nous espérions récolter! Au-delà de ce trophée, le nombre de personnes intéressées par le projet de notre coopérative et la diversité des profils rencontrés nous confortent dans la nécessité de poursuivre notre travail: créer un cent. Lire l’article.
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