mai 22, 2013
Chers récupérateurs et alliés,
Nous vous invitons à lire la 5e édition de “Pas de frontières pour ceux qui luttent”, la deuxième newsletter bimensuelle de l’ Alliance Mondiale des Récupérateurs de 2013. Parmi les rubriques qui vous impressionneront certainement, nous aimerions signaler “Send it Back” (renvoyez-le), la campagne retentissante pour lutter contre l’élimination irresponsable des serviettes hygiéniques par les sociétés multinationales. Nous sommes également très fiers de ce que, pour la première fois, et ce depuis plus de deux décennies, le Prix Goldman pour l’environnement a été décerné à une recycleuse colombienne de troisième génération, Nohra Padilla, un grand honneur bien mérité et qui lui a valu une rencontre avec le président Barack Obama ! Le prix coïncide avec une victoire historique dans la ville de Bogota, où 4 000 récupérateurs, après plus de deux décennies d’efforts d’organisation, se voient rémunérés pour leur travail. Un autre prix tout aussi récent et qui souligne l’importance mondiale des récupérateurs, a été décerné à Chintan, une organisation établie en Inde. Il s’agit du Prix de l’innovation interculturelle des Nations Unies qui récompensent les projets communautaires favorisant des échanges culturels. Par ailleurs, les récupérateurs de l’Argentine, les cartoneros, ont également été reconnus au niveau international le jour où Sergio Sanchez, membre du Movimiento de Trabajadores Excluidos (mouvement des travailleurs exclus), a accompagné le pape Francisco au Vatican pour son investiture.
Toutes les nouvelles ne sont certes pas de bonnes nouvelles : la lutte se poursuit à Pune où, suite aux violations commises par les nouveaux entrepreneurs au regard des lois régissant le travail et le salaire minimum, les travailleurs SWaCH, armés de documents publics obtenus en vertu de la loi, recourent aux tribunaux pour défendre leurs moyens de subsistance et leur dignité. Vous pouvez en savoir davantage en lisant la dernière newsletter de SWaCH. Au Brésil, la lutte contre l’incinération se poursuit. C’est le cas à São Bernardo do Campo où les récupérateurs ont assisté à un débat public opposant la municipalité qui veut implanter un incinérateur des déchets provenant également des villes environnantes, et la coalition anti-incinération. Nous vous invitons à prendre connaissance des actes de protestation auxquels les récupérateurs se sont livrés avec brio lors du débat.
La Journée mondiale des récupérateurs prend de l’ampleur à en juger par les messages, le soutien et la sensibilisation médiatique recensés dans plus de 14 pays. Cette année, nous sommes fiers aussi de voir les récupérateurs au Népal et en République démocratique du Congo se mobiliser pour défendre leurs droits !
En toute solidarité,
Lucia, Deia et Pablo
Soutien aux communications
Programme WIEGO, Récupérateurs
Asie
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Amerique Latine
Afrique
International
Asie
Respect et reconnaissance : les récupérateurs, travailleurs de déchets dans le secteur informel, les méritent et lancent une campagne au Népal (Népal, mars 2013)
Le projet PRISM a, le 25 mars 2013, organisé une campagne visant à modifier les comportements, en particulier, à faire valoir et reconnaître les contributions des récupérateurs au secteur de la gestion des déchets solides au Népal. La campagne, qui arborait la signature notable du projet, à savoir « Respectez la contribution des travailleurs des déchets du secteur informel », traduit les aspirations de ces derniers, soit plus de 5 000 identifiés par PRISM dans la vallée de Katmandou, sans oublier les quelque 46 groupes d’entraide non structurés. Pour faire changer les comportements, la campagne a prévu un marathon de marche, un volet signature et un atelier consultatif axé sur la dignité et la reconnaissance des travailleurs dans la gestion des déchets solides. Près de 750 personnes y ont participé. Lire l’article intégral avec des photos (en anglais)
Inde
“Send it Back” (renvoyez-le): SWaCH campagne pour la bonne élimination des serviettes hygiéniques et la protection de la santé des récupérateurs
Il y a plus de deux ans, la coopérative de récupérateurs SWaCH a commencé à attirer l’attention sur un problème peu connu mais grandissant, à savoir la bonne élimination des serviettes hygiéniques souillées qui exposent les récupérateurs, parce qu’ils travaillent à mains nues, à des infections respiratoires, gastro-intestinales, cutanées et oculaires de même qu’à des allergies. Après des sollicitations répétées auprès des fabricants de serviettes hygiéniques et des couches de bébé, lesquelles sont restées lettre morte, SWaCH en est venue comme ultime recours à collecter des serviettes hygiéniques souillées et à en cadeau aux fabricants en les envoyant dans les boîtes, à leur siège social, le 8 mars, Journée internationale de la femme, pour leur faire vivre de visu ce à quoi s’exposent les récupérateurs alors qu’ils manipulent les déchets. Voir la mise à jour sur la situation dans cet article assorti de photos (en anglais)
Violations de la loi : SWaCH bat campagne contre les entrepreneurs
Les autorités municipales de Pimpri Chinchwad (PCMC) se sont montrées scandaleusement indifférentes au traitement inhumain des 400 travailleurs de déchets employés par son sous-traitant, BVG Kshitij. Ce traitement et la privatisation de la gestion des déchets à Pune qui a contraint la coopérative de récupérateurs SWaCH de compromettre son travail, se poursuivent depuis la fin de 2012. Pour protester contre ce traitement, le Kagad Kach Patra Kashtakari Panchayat (KKPKP), le syndicat des récupérateurs des déchets a, début mars, commencé un sit-in. Cet article est un bref compte rendu du sit-in de 6 jours, que le KKPKP a organisé à l’extérieur du PCMC et qui a pris fin lorsque le commissaire municipal, confronté aux documents recueillis en vertu de la Right to Information Act (loi sur le droit à l’information), a fait des concessions sur les revendications du KKPKP. Ces documents prouvent que l’entrepreneur manipulait les registres de présence, ne fournissait pas aux employés l’équipement nécessaire et violait les lois régissant le travail et le salaire minimum.
Chintan, lauréat du Prix de l’innovation interculturelle des Nations-BMW (février 2013)
En février, Chintan a reçu en Autriche le Prix de l’innovation interculturelle, un prix décerné par les Nations unies pour récompenser « les projets locaux les plus innovants qui favorisent les échanges interculturels à travers le monde ». Ce prix — 15 000 dollars et aide technique pendant un an —, Chintan entend l’utiliser pour poursuivre son travail consistant à intégrer les récupérateurs migrants dans le secteur du recyclage, à leur assurer des moyens de subsistance durables, sûrs et stables de même qu’à travailler avec les producteurs de déchets à Delhi afin de mieux comprendre et souligner la contribution des récupérateurs au bien-être des villes et de la planète. Lire le communiqué de presse de Chintan (en anglais)
Chintan a marqué la Journée de la Terre à la gare de New Delhi (Inde, avril 2013)
Le 22 avril, Journée de la Terre, Chintan l’a marquée de concert avec les chemins de fer indiens à la gare de New Delhi. L’équipe Chintan, accompagnée de récupérateurs membres de Safai Sena, a encouragé les navetteurs à signer un engagement affirmant qu’ils ne jetteront pas de déchets à la gare et qu’ils écraseront les bouteilles en plastique avant de les mettre au rebut. Pour faire signer l’engagement, le groupe de recycleurs a mis un stand à deux quais et en a profité pour sensibiliser les passagers à son travail et à ce qu’il fait pour garder la gare propre. Chintan a signé avec les chemins de fer indiens un contrat qui permet aux récupérateurs de travailler à quatre gares à New Delhi. Récemment, ils ont eu accès à l’électricité et pu mettre en place un broyeur de plastique, notamment des bouteilles en plastique. Les passagers se sont engagés à les écraser avant de les mettre au rebut et à de déposer les déchets que dans les poubelles. L’événement a été suivi par le chef de gare et des membres de la police des chemins de fer. Voir l’article et les photos de l’événement (en anglais)
La newsletter de SWaCH est sortie ! (Inde, mars 2013)
SWaCH, un collectif de récupérateurs indépendants offrant des services de collecte et de gestion des déchets, publie une newsletter trimestrielle et la dernière édition ne manque pas de grands articles ! En témoigne l’article sur les récupérateurs de SWaCH et du KKPKP qui, en faisant connaître leurs revendications au gouvernement de l’Etat le mois dernier, ont exigé l’inscription des récupérateurs en tant que travailleurs, la protection des moyens de subsistance et l’éducation des enfants des récupérateurs. Dans un autre article, SWaCH fait le point sur la lutte contre la privatisation de la gestion des déchets à Pune et explique pourquoi les systèmes à base de poids — comme celui d’un entrepreneur privé à Pune — ne fonctionnent pas et pourraient même décourager les citoyens du recyclage. Sous d’autres rubriques, SWaCH annonce qu’il lancera un programme scolaire sur la production de déchets, afin de faire prendre mieux conscience aux élèves des problèmes des déchets, des responsables et des acteurs écologiques de même que ses effets sur l’environnement. On y trouve aussi la biographie émouvante d’un fier récupérateur de SWaCH, ainsi qu’une liste de formations et d’ateliers, notamment une séance sur le droit à l’éducation, une loi indienne qui donne aux enfants défavorisés l’accès à l’éducation. Ce n’est qu’un sommaire !La newsletter complète en vaut le détour (en anglais)
Des matières recyclables à l’art : une transformation signée par la coopérative des récupératrices à Delhi (Inde, mars 2013)
Seemapuri est l’une des communautés de récupérateurs les plus anciennes situées à la périphérie du nord-est de Delhi. C’est une communauté très soudée, constituée de musulmans principalement et de dalits venus du Bengale-Occidental, où la plupart des habitants vivent de la collecte, du tri et du recyclage des déchets. En mars de cette année, Kabad Se Jugad, la première coopérative de femmes en milieu urbain, spécialisée dans des créations artisanales à partir de matériaux recyclables, a été lancée dans le quartier de Seemapuri. En partenariat avec Rolando Politi, artiste établi à New York et surnommé Recycle and Pray (recyclez et priez), ces récupérateurs s’emploient à transformer les matériaux recueillis en objets d’art “en se laissant guider par l’inspiration et la créativité (jugad en hindi)”, autant de créations qui “font découvrir au reste du monde notre talent d’improviser à partir de déchets”. Voir l’article et les photos (en anglais)
Amérique Latine
“Les rêves deviennent réalité pour les récupérateurs organisés de Bogotá : il y a de quoi fêter !” (Colombie, mars 2013)
Après plus de 20 ans de lutte pour la reconnaissance officielle et l’inclusion dans le système de gestion des déchets de la ville, les récupérateurs organisés de Bogotá ont finalement vu leurs rêves se concrétiser quand la municipalité leur a versé en mars leur premier paiement pour la collecte et le transport des matières recyclables. C’était la première fois qu’ils ont été payés à titre de fournisseurs de services publics à la Ville ! Cette victoire ne peut s’expliquer sans rappeler la lutte que mène l’Association des récupérateurs de Bogotá (ARB) en faveur des droits des récupérateurs et de la protection de leurs moyens de subsistance. L’article intégral et les photos (en anglais) résume l’histoire de la lutte menée à Bogotá et les mesures que le gouvernement doit prendre pour donner effet à l’ordonnance du tribunal exigeant l’inclusion des récupérateurs dans la gestion des déchets solides de la ville.
“Chroniques de la lutte pour l’inclusion : la crise des ordures à Bogotá en décembre 2012”, 2e partie (Colombie, mars 2013)
Cette vidéo traite de la décision “Auto 275” de Bogotá, qui vise à protéger les droits des récupérateurs en tant que prestataires de services publics et à garantir leur rémunération. Cette décision a conduit à l’ordonnance du tribunal grâce auquel les récupérateurs organisés de Bogotá ont été accordés la priorité en tant que prestataires de services et, pour la première fois, sont payés à ce titre. La décision est commentée au fil des entrevues menées par un récupérateur de Bogotá avec des autorités publiques.
“Les recicladores à Bogotá ont reçu des camions et sont payés” (Colombie, mars 2013)
Dans un autre registre, photos à l’appui, Nohra parle des récupérateurs, notamment de ceux de la coopérative de El Triunfo, à Bogota, qui ont reçu des camions de recyclage payés par le service UAESP, qui est responsable de la gestion des déchets solides, dans le cadre du processus de reconnaissance des récupérateurs en tant que prestataires de services. L’article et les photos (en espagnol)
Un cartonero va au Vatican avec le pape (Argentine, mars 2013)
L’investiture du pape Francisco est un événement important pour l’Argentine et surtout pour les récupérateurs appelés cartoneros. La religion mise à part, cet événement a contribué à mettre en évidence leur rôle dans le pays le jour où Sergio Sánchez, cartonero et membre du Movimiento de Trabajadores Excluidos (MTE ou Mouvement des travailleurs exclus) — un mouvement qui défend les droits des récupérateurs — a accompagné le nouveau pape au Vatican pour son investiture. Le pape avait demandé la présence d’un récupérateur. Sánchez avait participé pendant cinq ans aux masses du pape tenues à Buenos Aires. Selon le MTE, par sa présence à la cérémonie, Sánchez a représenté tous les travailleurs exclus de Buenos Aires. Lire les communiqués de presse du MTE (en espagnol)
RECOLE : le réseau des récupérateurs de l’Uruguay gravite autour de la loi nationale sur l’emballage (Uruguay, mars 2013)
Après plusieurs mois de travail, le réseau des récupérateurs orientés par la loi sur l’emballage (Red de Clasificadores Organizados en Ley de Envases), connu sous le nom de RECOLE, leur acronyme en espagnol, a été établi le 10 mars 2013. Le réseau est constitué des récupérateurs dans cinq départements en Uruguay (Canelones, Flores, Maldonado, Rivera y Rocha) où la loi sur l’utilisation des contenants non consignés (Loi 17.849) — dans le contexte de la responsabilité élargie des producteurs — a été mise en application. L’objectif de RECOLE est de développer une plateforme de revendications et un programme d’action comprenant des entrevues avec des institutions publiques et privées. Lire des informations complémentaires (en espagnol)
Incinération au Brésil : la lutte se poursuit (Brésil, avril 2013)
Au Brésil, la lutte contre l’incinération des déchets est loin de perdre de sa vigueur. En témoigne l’action à São Bernardo do Campo, menée par les récupérateurs lors d’un débat public opposant la municipalité et la coalition anti-incinération, à propos de la conversion des déchets en énergie, qui s’est tenu dans une église méthodiste. La Ville entend installer un incinérateur qui brûlera pendant 30 ans, au moins, les déchets provenant des villes environnantes. Pour protester contre les effets de l’incinération sur la santé, et ce par un symbole ô combien puissant, un groupe de trente récupérateurs ont porté des masques chirurgicaux au cours du débat. Par ailleurs, 150 récupérateurs et résidents d’Alvarenga, l’ancienne décharge et le site prévu de l’incinérateur, se sont vus refusés l’entrée dans l’église sous prétexte qu’il n’y avait plus de place. Dans un acte de protestation, Maria Mônica da Silva, récupératrice et leader à Diadema, une ville voisine, a exigé à avoir droit à la parole et elle en a profité pour crier au scandale estimant que les organisateurs ont manqué de respect aux récupérateurs en les écartant du débat. “… les 150 personnes qui ont été écartées et privées d’information seront les premières à ressentir les effets de l’incinérateur, car elles habitent Jardim Alvarenga, le lieu d’implantation de l’usine. Nous exigeons le respect”, a-t-elle dit. Lire l’article sur le débat (en portugais)
Forum social mondial et Conférence nationale sur l’environnement : les récupérateurs brésiliens y participent
Cette année, la 4e Conférence nationale sur l’environnement au Brésil se penche sur la mise en œuvre de la politique nationale des déchets (PNRS) ainsi que les thèmes qui suivent liés au recyclage : la consommation durable, la réduction des impacts environnementaux des déchets, les stratégies de fermeture de toutes les décharges à ciel ouvert en 2014 et l’amélioration des moyens de subsistance des récupérateurs, ce dernier thème comprenant les efforts d’organisation des coopératives de récupérateurs. Le Mouvement national encourage les récupérateurs et les dirigeants de s’impliquer, vu que les municipalités participeront aux conférences locales qui seront organisées toute l’année dans le cadre de la conférence nationale. Les contributions au niveau local seront coordonnées au niveau national.
Sur la scène internationale, le MNCR a, en mars, envoyé des représentants en Tunisie pour participer au Forum social mondial (en français). Ensemble, les mouvements sociaux ont publié la Déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux.
Afrique
1er mars — Journée mondiale des récupérateurs marquée à la République démocratique du Congo (RDC, mars 2013)
A l’occasion de la Journée mondiale des récupérateurs, RECRED, le réseau naissant des récupérateurs en RDC, a organisé à Kinshasa, la capitale de la RDC, une réunion d’échange et de mise en commun d’expériences, et les dirigeants en ont profité pour discuter de trois questions clés : les activités du réseau, les soins de santé et le renforcement du secteur. Il a été noté que, depuis octobre 2012, point de départ des premiers pas vers la création d’un réseau national des récupérateurs, quelques associations font preuve de coopération et ont pris contact avec les autorités locales. La nécessité des équipements de protection au travail a été abordée par les participants de même que de l’assurance maladie. Il y a lieu, disent-ils aussi, de créer des coopératives offrant l’accès au microcrédit et un espace de travail collectif pour la vente et le stockage de matériaux à recycler. Cette réunion a permis aux membres de RECRED de consolider leurs efforts d’organisation en vue d’inviter des récupérateurs individuels à rejoindre le réseau.
1er mars — Journée mondiale des récupérateurs : l’appel au soutien des entreprises du secteur formel et au gouvernement
Pour marquer la Journée mondiale des récupérateurs (ou la Journée mondiale des recycleurs comme on l’appelle aussi), le 1er mars, les recycleurs du quartier de la rue Pine, principalement les femmes travaillant dans le recyclage du carton, ont rivalisé le record établi l’année dernière par les recycleurs de la rue Palmer en vendant en une journée la plus grande quantité de carton. Makhoba, l’un des chefs des recycleurs du quartier de la rue Pine, s’est fait le porte-parole du groupe : “Nous sommes heureux d’être des recycleurs; c’est notre travail et le fait que nous le faisons au grand jour, qu’il pleuve ou qu’il fasse du soleil, montre que nous n’en avons pas honte !” Son deuxième message, un appel aux entreprises du secteur formel et au gouvernement, fut préfacé par les défis que connaissent les recycleurs, à savoir le harcèlement, les frais de location excessifs des sites de triage et le versement obligé de pots-de-vin à certains représentants d’entreprises pour accéder aux matières recyclables. L’article intégral (en anglais) avec belles photos aborde en détail les difficultés que rencontrent les recycleuses, l’importance de la reconnaissance du gouvernement et les projets menés dans le cadre des activités d’Asiye Etafuleni et du site Bright.
International
1er mars : Journée mondiale des récupérateurs s’élargit !
De très bonnes nouvelles ! Lors de la Journée mondiale des récupérateurs 2013, l’équipe des communications a recensé les messages lancés au fil des manifestations, ainsi que les pays de provenance, pour dresser un tableau quant aux régions et à la manière dont les récupérateurs, leurs alliés et les médias ont fait écho de cet événement. Au total, nous avons compté 19 articles dans les médias d’information de sept pays d’Amérique latine et 70 messages (Facebook, Twitter, email) de 16 pays, de l’Amérique latine à l’Afrique en passant par Europe. Nous avons regroupé ici les messages transmis à l’Alliance mondiale, en réponse à un appel à l’action (en français) co-écrit par Alex Cardoso, récupérateur et leader au sein du Mouvement national du Brésil. Nous offrons également sur Storify les messages provenant de nombreuses sources. Nous avons des raisons d’espérer que l’importance de la Journée mondiale des récupérateurs continuera à grandir dans le monde entier ! Il s’agit bien d’un processus mais, chaque année, la lutte pour la reconnaissance gagne un public plus nombreux à mesure que les gens comprennent pourquoi les récupérateurs méritent une journée en leur honneur.
Nohra Padilla, recycleuse et dirigeante syndicale du secteur informel, est lauréate du Prix Goldman pour l’environnement
Félicitations, Nohra Padilla, recycleuse du secteur informel et leader au sein de l’Association des recycleurs de Bogota et de l’Association Nationale des recycleurs en Colombie, pour avoir remporté le Prix Goldman pour l’environnement, Amérique du Sud et centrale ! Ce prix, appelé le “Nobel » ou l’ « Oscar” pour l’environnement, consacre le rôle que joue Nohra dans le développement des coopératives devenues aujourd’hui l’Association des recycleurs de Bogotá (ARB), qui regroupe les 3 000 recycleurs du secteur informel de la ville, et l’Association nationale des recycleurs en Colombie (ANR), forte de 12 000 adhérents. D’autre part, le prix rend hommage à Nohra et aux recycleurs pour avoir “révolutionné l’infrastructure de la gestion des déchets en Colombie” et salue ses victoires devant les tribunaux qui ont décidé que les récupérateurs sont des intervenants officiellement reconnus dans le système de gestion des déchets de Bogotá. En témoigne la notice biographique voulue par le prix Goldman et qui précise que la victoire juridique est “… une affirmation ô combien nécessaire de leur droit fondamental au travail et la reconnaissance par le gouvernement de la nécessité et des avantages du recyclage.” La vidéo du discours de Nohra et les photos de la cérémonie de remise des prix ainsi que des visites au programme de recyclage de San Francisco et du programme Zéro déchets (en anglais)
La gestion inclusive des déchets : l’Afrique du Sud se fait l’élève du Brésil et de la Colombie (avril 2013)
En visite au Brésil début avril pour en apprendre plus sur la gestion inclusive des déchets solides, les représentants du ministère sud-africain de l’Environnement (directions de la gestion des produits chimiques et des déchets) sont allés au cœur battant du mouvement brésilien, à son siège à São Paulo, puis à Belo Horizonte, où ils ont visité une coopérative et rencontré les membres du Forum des déchets municipaux et de la citoyenneté. A Diadema, la dernière escale au Brésil, dans la ceinture industrielle de São Paulo, ils ont également visité une coopérative, appris des récupérateurs et des responsables municipaux beaucoup de choses sur le modèle de gestion participative des déchets et ont aussi rencontré le maire. Arrivés en Colombie, l’étape finale du périple latino-américain, ils ont rencontré les dirigeants de l’Association nationale des recycleurs en Colombie, dont la victoire juridique, acquise au prix d’une longue lutte, a fait que les recycleurs sont maintenant responsables de la collecte et du traitement des matériaux à recycler dans la ville et sont payés en tant que prestataires de services. Cet échange de connaissances a été facilité par WIEGO et les respectives mouvements nationales des récupérateurs. Ces visites seront bientôt commentées encore dans nos colonnes !!
Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande, salue le rôle de l’Alliance mondiale dans la mobilisation mondiale
Mary Robinson, la première femme présidente de l’Irlande, est aujourd’hui membre du Groupe des sages fondé par Nelson Mandela, présidente de la Fondation Mary Robinson pour la justice climatique et récipiendaire en 2009 de la Médaille présidentielle de la liberté des Etats-Unis. Lors de la Journée internationale de la femme, elle a été interviewée par The Daily Beast et s’est vue demandée pourquoi les femmes subiront de plein fouet les effets du réchauffement climatique. “Je pense qu’au cours des 20 prochaines années en Afrique, dit-elle, nous verrons augmenter de façon spectaculaire le nombre de femmes dans la vie active et je n’ai aucune raison de penser que ce ne serait pas le cas dans d’autres parties du monde. Et cela se passe aussi dans le secteur informel, où travaillent les plus pauvres d’après le Shack/Slum Dwellers International de Sheela Patel et l’Alliance mondiale des récupérateurs. Les chiffres comptent dans un monde qui peut être mis en réseau si facilement par téléphone mobile et Internet. Et très souvent, ce sont les femmes, pas exclusivement, mais très souvent, ce sont les femmes qui mobilisent des centaines de milliers de personnes.”
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